(AOF / Funds) - Dans un contexte toujours incertain, les gérants continuent de privilégier les produits de dette alors qu'ils sont nettement moins positifs sur les actions qu'ils ne l'étaient pour le premier trimestre. Alors que 85 % des répondants étaient positifs sur les actions internationales, ils ne sont ainsi plus que 50 % pour le trimestre à venir. Ils continuent en revanche de prendre des paris sur certaines zones géographiques. Privilégiés par 72 % des répondants, contre 68 % au premier trimestre, les marchés américains conservent la faveur des gestionnaires. «Les entreprises américaines, après avoir réduit drastiquement leurs coûts, recommencent à investir et à améliorer leur chiffre d'affaires, grâce notamment à la demande en provenance des pays émergents, indique Malik Haddouk responsable de la gestion diversifiée de CPR AM. La croissance des bénéfices en 2010 devrait se situer aux alentours de 26 %, portée par le secteur technologie. La valorisation actuelle du marché ne nous paraît pas tendue. Seule ombre au tableau, le marché du logement qui, après une stabilisation récente, ne semble pas montrer de signes d'amélioration tangibles. Une rechute de ce secteur pourrait mettre à mal notre scénario central, à savoir celui d'un retour d'une croissance molle.» Primés au premier trimestre, les marchés émergents ne sont plus sur-pondérés que par 54 % des gérants, contre 80 % trois mois plus tôt. Sur l'ensemble des répondants, seul Aviva Investors France sous-pondère les actions émergentes.
«Les valorisations des actions des pays émergents commencent à se tendre, souligne Pascal Heurtault, directeur des investissements chez Aviva Investors France. Celles de la Chine et du Brésil sont supérieures à celles des marchés américains. C'est pourquoi nous avons pris NOS profits en 2009 sur cette zone, pour privilégier les actions des Etats-Unis car nous sommes positifs sur l'appréciation des marchés américains et sur le dollar.» Certains gérants continuent néanmoins de croire dans leur potentiel. «Les pays émergents, qui ont connu une simple récession avec une rupture d'activité contrairement aux pays industrialisés qui ont connu en plus une crise bancaire et financière, ont aujourd'hui retrouvé un niveau d'activité robuste, indique Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management. La production de l'ensemble des pays des zones émergentes est principalement tirée vers le haut par la Chine et l'Asie. Nous observons également un phénomène très important : les liens commerciaux entre les pays émergents se sont renforcés tant au niveau des échanges de biens que des échanges financiers. Aujourd'hui, la Chine est par exemple le principal partenaire commercial du Brésil.» Quoique toujours sur-pondérées par 45 % des répondants, contre 43 % au premier trimestre, les actions européennes commencent à inquiéter. Alors qu'aucun ne les sous-pondérait en début d'année, ils sont désormais 13 % à le faire et 45 % à rester neutres. «La zone euro devrait pâtir de la problématique des déficits et d'un marché du travail peu dynamique qui devraient contraindre la croissance économique, prévient Malik Haddouk. Moins internationales que leurs comparses américaines, les entreprises européennes sont moins bien positionnées pour tirer parti de la demande asiatique.»
A l'inverse, les anticipations pour le deuxième trimestre se sont sensiblement améliorées en ce qui concerne les actions japonaises. En effet, elles sont sur-pondérées à 40 %, contre 25 % au premier trimestre, et sous-