La TVA à taux réduit dans la restauration, en vigueur depuis le 1er juillet, a permis de sauver plusieurs milliers d'établissements en difficulté, selon le cabinet Gira Sic Conseil qui note que les défaillances ont moins augmenté dans ce secteur que dans les autres.
Près d'un tiers des 80.000 restaurants qui ont été sauvés grâce à la baisse de la TVA, estime Bernard Boutboul, directeur du Gira, qui publie mardi le bilan 2009 du secteur. Cela représente environ 25.000 établissements, soit 50.000 emplois, ajoute-t-il.
Pour chaque établissement, ce passage de la TVA de 19,6% à la TVA à taux réduit à 5,5% (sauf pour les alcools) s'est traduit par 11,8% du chiffre d'affaires qui n'est plus versé à l'Etat mais est devenu disponible.
Cette trésorerie a "énormément aidé un tiers des entreprises qui étaient prêtes à déposer le bilan", estime Bernard Boutboul.
Il souligne que les défaillances d'entreprise ont augmenté de 1,35% dans la restauration en 2009, contre +4,85% tous secteurs confondus. "C'est la première fois depuis 6 ans, que la restauration n'est pas en tête des secteurs économiques en terme de nombre de défaillance d'entreprise", ajoute-t-il.
Sans se prononcer sur les chiffres, Philippe Labbé, président du Syndicat national de la restauration commerciale (SNRTC), confirme que "la baisse de la TVA a indéniablement aidé des entreprises et sans doute contribué à en sauver".
Elle a constitué "un souffle d'air, un ballon d'oxygène indispensable" dans un secteur où depuis la crise, mi-2008, certaines entreprises ont vu leur chiffre d'affaires baisser de 20 à 25%.
Le chef de l'Etat et le gouvernement avaient exigé, en contrepartie de cette manne financière qui représente 3 milliards d'euros de manque à gagner pour l'Etat, que les restaurateurs partagent avec les consommateurs (via une baisse des prix) et les salariés (hausse des salaires, créations d'emplois).
Les études de l'Insee et les enquêtes de consommateurs ont montré que la baisse des prix n'avait pas été à la hauteur des engagements de la profession (une baisse de 1,5 à 2% au lieu des 3% exigés) et les accords sociaux, signés seulement en janvier, n'ont pas pesé sur les finances 2009 des restaurants, sauf pour ceux qui les avaient anticipés.
L'année 2009 dans la consommation alimentaire hors domicile (restauration à table, rapide, cafés, bars, snacking acheté en boulangerie ou en grande surface, stations services) reste marquée, selon Gira Sic Conseil, par une baisse de 2,58% du chiffre d'affaires à 79 milliards d'euros. Si les clients ont pris plus de repas à l'extérieur (+4,5%), ils ont dans le même temps limité leurs dépenses (-2%).