Ford poursuit son recentrage sur sa marque historique. Après Aston Martin, Jaguar et Land-Rover, le groupe américain va céder le suédois Volvo au premier constructeur privé d'automobile chinois Geely pour 1,8 milliard de dollars, soit 1,3 milliard de dollars. En décembre, Ford avait annoncé son intention de concrétiser cette vente au deuxième trimestre 2010. En bourse, l'action Ford recule de 1,01% à 13,72 dollars. Ford a également annoncé le remboursement de 3 milliards de dollars de dettes, mais son endettement reste lourd, environ 32 milliards de dollars.
La transaction devrait être finalisée au cours du troisième trimestre. Ford, qui avait acquis le groupe suédois en 1999, continuera de fournir de nombreux éléments à Volvo.
Par ailleurs, le syndicat United Auto Workers a annoncé son intention de vendre 362 millions de warrants Ford. Chaque warrant donne le droit d'acheter une action Ford au prix de 9,20 dollars par action. Le produit de cette cession sera attribué au fonds de couverture sociale des retraités du groupe. Selon Associated Press, la vente se fera au prix minimum de 3,50 dollars par warrant, soit un montant total de près d'1,3 milliard de dollars.
L'année dernière, Ford a renoué avec les bénéfices pour la première fois depuis 2005. Le constructeur automobile a réalisé un bénéfice net de 2,7 milliards de dollars. Au seul quatrième trimestre, Ford a dégagé un bénéfice net de 868 millions de dollars, soit 25 cents par action, contre une perte de 6 milliards de dollars un an auparavant. Le groupe a su tirer profit des réductions de coûts, des gains tirés des mesures de réduction de la dette, de la hausse des prix de vente et des bons résultats de Ford Motor Credit. Ford prévoit de maintenir ses comptes dans le vert cette année.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Les perspectives ne sont pas bonnes pour le marché automobile cette année. En France, les spécialistes estiment que de nouvelles réductions d'effectifs devraient intervenir à la fois chez les constructeurs et leurs grands fournisseurs. Elles s'établiraient entre 10.000 et 15.000. L'arrêt du dispositif de primes à la casse devrait provoquer une chute du marché de 10% en 2010. Selon les analystes d'Euler Hermes, les constructeurs devraient réduire l'activité de leurs usines automobiles à partir du printemps, une fois que les derniers véhicules commandés avant la baisse de la prime à la casse auront été achevés. Pour faire face à un recul de la demande, les intervenants multiplient les promotions. Ainsi Renault a compensé l'arrêt de la prime à la casse en rajoutant 300 euros de réduction jusqu'à fin février. A mi-décembre 2009, Peugeot a doublé cette prime. Si elle a un impact commercial certain, cette stratégie est toutefois risquée car elle a une influence négative sur la rentabilité des constructeurs. En Europe, les professionnels estiment que les immatriculations de voitures neuves devraient chuter entre 8% et 10% pour 2010.