Kingfisher cède 1,84% à 224,30 pence à Londres pénalisé par des perspectives prudentes. La première chaîne européenne spécialisée dans l'habitat, propriétaire de B&Q en Grande Bretagne et de Castorama en France, a pourtant publié des résultats annuels supérieurs aux attentes et annoncé la première hausse depuis cinq ans de son dividende. Mais Ian Cheshire, son directeur général s'est dit prudent sur les perspectives du groupe à court terme. Il redoute les effets négatifs des mesures d'austérité en Grande-Bretagne alors que la reprise mondiale reste fragile.
Kingfisher a dégagé un bénéfice net de 385 millions de livres (547 millions de dollars) à l'issue de son exercice 2009 clos fin janvier contre 206 millions de livres en 2008. Fort de cette performance réalisée dans un ENVIRONNEMENT de marché difficile, le groupe londonien a annoncé une hausse de 5,1% de son dividende annuel à 3,575 pence par action. Le résultat ajusté avant impôt et exceptionnels a progressé de 49% à 547 millions de livres. Les analystes interrogés par Bloomberg tablaient en moyenne sur 545 millions de livres.
Ces bons résultats s'expliquent par le programme de réduction de coûts mis en place par le groupe pour faire face à la récession mondiale. Ainsi, en France, les ventes ont reculé de 3,4% en données comparables, à 4,2 milliards de livres, mais les bénéfices ont augmenté de 3,7% à taux de change constants. Le groupe a ouvert quatre magasins, en a déménagé un et en a rénové cinq autres, augmentant de 2% au total sa surface de vente.
Au Royaume-Uni et en Irlande, le chiffre d'affaires a reculé de 0,1% en données comparables, à 4,4 milliards de livres, tandis que les bénéfices ont progressé de 64,5% à taux de change constant.
Credit Suisse a réagi à cette publication en confirmant son opinion Surperformance et son objectif de cours de 270 pence. Le broker a salué des résultats en ligne avec les attentes. Il souligne toutefois que le management n'a pas communiqué d'information sur la façon dont il entend augmenter ses performances opérationnelles.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution spécialisée
Selon le bilan annuel établi par la Fevad, fédération représentant les entreprises de vente à distance et de commerce électronique, les achats réalisés sur les sites internet en France ont totalisé 25 milliards d'euros l'an passé. Ils ont progressé de 26% par rapport à 2008 et ont été multipliés par 35 en dix ans. Ils représentent désormais plus de 4% du marché du commerce de détail (hors alimentaire et pharmacie). Selon la Fevad, ce canal de distribution devrait bénéficier d'une nouvelle croissance en 2010, de l'ordre de 20%. Son chiffre d'affaires devrait avoisiner les 30 milliards d'euros. C'est à la fois l'essor du nombre de « cyberacheteurs », qui a bondi de 2,1 millions en 2009, et le développement des sites marchands qui favorisent le développement des ventes sur Internet. 64.100 sites sont recensés, parmi lesquels 17.000 sont nouvellement créés. Cette évolution n'est pas particulière à la France. Le cabinet Forrester prévoit que le commerce en ligne devrait bénéficier d'ici à 2014 d'une croissance annuelle de 11% en Europe de l'Ouest et de 10% aux Etats-Unis.