Iliad (+ 2,36% à 76,34 euros) affiche l'une des plus fortes hausses parmi les valeurs éligibles au srd grâce à de solides résultats 2009. Le fournisseur d'accès internet a amélioré sa rentabilité opérationnelle en 2009 et prévoit de continuer à le faire cette année. Les analystes se sont déclarées positivement surpris par la rentabilité opérationnelle de la marque Free. L'année dernière, Iliad a réalisé un résultat net de 175,9 millions d'euros, en progression de 75,2%, et un Ebitda de 661,4 millions d'euros, en hausse de 26,1%.
La marge d'Ebitda du groupe s'est élevée à 33,8%, à comparer avec 33,5% en 2008. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur une marge d'Ebitda de 33,3%. La rentabilité opérationnelle de la marque Free a progressé de 1,8 point à 39,4%, à comparer avec un consensus de 38,6%. Déjà publié, le chiffre d'affaires est ressorti à 1,954 milliard d'euros, en augmentation de 24,9%.
Pour CM-CIC, cette publication vaut surtout par la forte progression du free cash flow adsl : +79% à 376 millions d'euros. Selon l'analyste, Iliad se donne les moyens, si nécessaire, d'être un peu plus agressif commercialement sur l'ADSL alors qu'il est confronté à une intensification de la concurrence. Le groupe gagne par ailleurs en crédibilité sur sa capacité à mener de front ses projets dans la fibre optique et la téléphonie mobile.
Entre 2010 et 2012, le groupe prévoit de générer un free cash flow ADSL cumulé de plus de 1,1 milliard d'euros. L'objectif précédent était une de dégager un free cash flow de plus d'un milliard d'euros entre 2009 et 2011.
Cette année, Iliad table sur un taux de croissance à 2 chiffres de l'Ebitda du groupe et sur une très forte augmentation du résultat net. Le groupe prévoit par ailleurs de générer un Ebitda incrémental de 90 millions d'euros en base annuelle dès le second semestre 2010 sur Alice.
Concernant ses objectifs commerciaux à moyen terme, Iliad vise « environ 5 millions » d'abonnés haut débit en 2011 contre « 5 millions auparavant ». Le groupe a précisé souhaiter maintenir un faible coût d'acquisition client.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Iliad est profitable depuis de nombreuses années, grâce à une gestion saine et l'absence d'investissements hasardeux durant la période de la bulle internet.
- Iliad renouvelle sa candidature pour la quatrième licence mobile 3G. S'il remporte la licence, Iliad souhaite casser les prix et proposer une offre simple. Iliad pourrait reproduire dans la téléphonie mobile son succès dans l'Internet.
- Parallèlement, le groupe développera son maillage de fibre optique pour 1 milliard d'euros d'ici à 2012.
- Iliad n'est pas endetté.
Les points faibles de la valeur
- L'ENVIRONNEMENT concurrentiel instable et la position de challenger d'Iliad sont des facteurs de fragilité.
- Dans l'ADSL les concurrents ont rattrapé leur retard initial sur Free. Toute nouvelle innovation coûtera de plus en plus cher.
- Iliad est le seul candidat à la quatrième licence de téléphonie mobile. Mais il n'y a aucune certitude dans ce dossier, tant les enjeux politiques et économiques sont importants. Le groupe a déjà essuyé un échec en 2007.
- L'engagement dans la 3G sera coûteux : le montant de la licence s'élève à 240 millions d'euros, avec un réseau à construire évalué à environ un milliard d'euros.
- Les investissements prévus dans la fibre optique pourront, dans un premier temps, affecter le taux de croissance des marges de l'opérateur.
Comment suivre la valeur
- La valorisation d'Iliad dépend fortement de la croissance de la base d'abonnés ADSL et des services optionnels de la Freebox. Mais l'engouement des Français pour le haut débit ne se dément pas.
- Le titre présente un intérêt spéculatif : Iliad pourrait intéresser à terme un opérateur télécoms à la recherche de parts de marché en France.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Internet - FAI et sites internet
D'après le bilan annuel réalisé par Médiamétrie, le nombre d'internautes français poursuit sa progression. Fin 2009 il s'établissait à 34,7 millions, soit une hausse de 3,3% par rapport à fin 2008. Le nombre d'internautes se connectant au moins une fois par jour a fortement augmenté (+12,5%) pour atteindre 19,8 millions de personnes. L'an passé, l'Internet mobile a représenté la grande nouveauté, dopé par l'essor des smartphones. Au premier trimestre 2009 seuls 10% des français en détenaient un contre 16% au troisième trimestre. Le succès de l'iPhone d'Apple a favorisé le développement des mobinautes, au nombre de 11,4 millions fin 2009. 1,8 million de personnes n'utilisent même que leur smartphone pour se connecter à Internet. Les trois quarts du trafic proviennent d'un iPhone ou d'un iPod Touch. L'autre tendance de fond est le poids croissant des réseaux sociaux. 77% des internautes français sont membres de sites comme Copains d'avant ou Facebook. L'audience de ce dernier a bondi en 2009 : elle est passée de 12,2 millions de visiteurs uniques en janvier à 20,7 millions en décembre. Le temps passé sur le site a également fortement progressé, avec une durée moyenne de 4 heures et 31 minutes par mois. Facebook est devenu le cinquième site le plus consulté en France. Moins connu, Twitter s'est toutefois bien développé avec une audience s'accroissant de 294.000 visiteurs uniques en janvier 2009 à 1,6 million en décembre.