Volkswagen chute de 7,75% à 67,30 euros à la Bourse de Francfort. Le constructeur allemand signe de loin la plus mauvaise performance du DAX 30, pénalisé par l'annonce d'une augmentation de capital de plus de 4 milliards d'euros destinée à boucler sa fusion avec Porsche et à assurer le maintien de ses notes de crédit.
L'opération était dans les cartons depuis plusieurs mois. L'an dernier, les principaux actionnaires du groupe (la holding Porsche SE, l'émirat du Qatar et le Land allemand de Basse-Saxe) l'avaient autorisé à lancer des augmentations de capital pour un volume total maximal de 8,5 milliards d'euros.
Volkswagen, qui bénéficie d'une trésorerie solide (40,6 milliards d'euros au 31 décembre 2009), avait à cet égard rassuré les investisseurs en déclarant fin mars ne tabler que sur une augmentation de capital unique de 4 milliards d'euros.
Selon les premières informations communiquées ce mardi, le groupe va proposer à ses actionnaires 65 millions de nouvelles actions préférentielles, sans droite de vote, pour un montant susceptible de dépasser les 4 milliards d'euros.
Les conditions et le prix de l'augmentation de capital ne seront connus que vendredi, mais le constructeur allemand a d'ores et déjà annoncé que le préplacement des actions débutera mercredi et que la période de souscription s'étendra du 31 mars au 13 avril.
Sur le marché, les opérateurs imputent la chute du cours au volume plus important que prévu de l'augmentation de capital et au manque de précision entourant encore les modalités de l'opération.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobiles - Constructeurs
Les perspectives ne sont pas bonnes pour le marché automobile cette année. En France, les spécialistes estiment que de nouvelles réductions d'effectifs devraient intervenir à la fois chez les constructeurs et leurs grands fournisseurs. Elles s'établiraient entre 10.000 et 15.000. L'arrêt du dispositif de primes à la casse devrait provoquer une chute du marché de 10% en 2010. Selon les analystes d'Euler Hermes, les constructeurs devraient réduire l'activité de leurs usines automobiles à partir du printemps, une fois que les derniers véhicules commandés avant la baisse de la prime à la casse auront été achevés. Pour faire face à un recul de la demande, les intervenants multiplient les promotions. Ainsi Renault a compensé l'arrêt de la prime à la casse en rajoutant 300 euros de réduction jusqu'à fin février. A mi-décembre 2009, Peugeot a doublé cette prime. Si elle a un impact commercial certain, cette stratégie est toutefois risquée car elle a une influence négative sur la rentabilité des constructeurs. En Europe, les professionnels estiment que les immatriculations de voitures neuves devraient chuter entre 8% et 10% pour 2010.