En terminant la séance en hausse de 2,48% à 32,085 euros, Bourbon a signé vendredi dernier sa troisième séance de hausse consécutive. Depuis le 17 mars au matin, date de la présentation de résultats annuels supérieurs aux attentes et de perspectives encourageantes, le titre du spécialiste du transport maritime destiné au secteur pétrolier a bondi de plus de 19%. De nombreux brokers ont relevé leurs recommandations et/ou leurs objectifs de cours dans le sillage de cette publication.
Jeudi, Natixis Securities, CA Cheuvreux, CM-CIC Securities et Gilbert Dupont ont relevé leur objectif de cours de respectivement 28,90 à 31,20 euros, de 35 à 42 euros, de 35 à 39 euros et de 30 à 33 euros. Ils sont tous positifs sur la valeur.
Seul bémol, Exane BNP Paribas a a relevé son objectif de cours de 6% à 26,50 euros tout en réitérant son opinion Sous-performance. Le broker a salué les bons résultats du groupe mais estimé que le marché avait surréagi mercredi 17 mars (le titre avait bondi de plus de 12%) au vue des perspectives pour l'année en cours.
La société de services maritimes destinés au secteur pétrolier a réalisé en 2009 un résultat net part du groupe de 155,4 millions d'euros, en retrait de 30,8% en l'absence de plus-values de cessions significatives contrairement à 2008. Le résultat opérationnel a reculé de 10,9% à 213,1 millions d'euros tandis que le chiffre d'affaires, déjà publié, a progressé de 3,1% à 960,5 millions d'euros.
Ces résultats sont bien supérieurs aux attentes des analystes. Le consensus Thomson-Reuters tablait en effet un résultat opérationnel de 203 millions d'euros et un résultat net de 137 millions d'euros.
Sans surprise au regard des conditions de marché particulièrement difficiles pour le Vrac, c'est la branche offshore qui a soutenu l'activité et la rentabilité du groupe grâce à à la croissance de sa flotte et à un taux d'utilisation élevé. Son Ebitda a représenté 84% du chiffre d'affaires et 90% de l'excédent brut d'exploitation.
Bourbon prévoit une amélioration de l'activité au deuxième semestre dans le sillage de la reprise du marché pétrolier qu'il anticipe au deuxième semestre 2010. Pour optimiser les effets de cette reprise, le groupe prendra livraison d'environ 75 nouveaux navires à faibles coûts de fonctionnement dans l'Offshore et de six navires dans le Vrac.
Dans ces conditions, Bourbon a confirmé les objectifs de son plan Horizon 2012, caractérisé notamment par une rentabilité de 18% (contre 16,8% l'an dernier).
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les forces de la valeur
- La stratégie de Bourbon - dans le vrac comme pour les services aux compagnies pétrolières - est d'affréter les bateaux dans le cadre de contrats à long terme. Ce qui permet de lisser le chiffre d'affaires
- La rentabilité d'un navire en propriété est toujours positive. Dans le cadre de son plan de développement à l'HORIZON 2012 le groupe a donc décidé de porter le nombre de vraquiers détenus en propre à 22.
- Bourbon dispose de la flotte la plus récente dans les navires de services pétroliers et donc d'un argument commercial fort.
Les faiblesses de la valeur
- Le groupe subit la pression à la baisse sur les prix du fait d'un ENVIRONNEMENT pétrolier dégradé. Il est également pénalisé par le retour des surcapacités, notamment dans les navires à forte capacité.
- Dans le Vrac, le contexte est toujours difficile à appréhender avec une amélioration des taux de fret mais des décalages dans la livraison de nouveaux navires.
- Le plan de développement est financé par la dette. Certains analystes anticipent un taux d'endettement proche de 140% en 2010.
Comment suivre la valeur
- Le groupe est dépendant du dynamisme du marché de l'exploration - production pétrolière offshore. Un secteur soumis à l'évolution des cours du baril.
- La faiblesse du dollar pénalise le groupe étant donné que le chiffres d'affaires est en grande partie libellé dans cette devise et les coûts dans d'autres devises.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'AIE (Agence internationale de l'énergie) a revu à la hausse ses prévisions de demande de pétrole pour cette année. Elle prévoit désormais un recul de 1,7% sur un an, à 84,8 millions de barils par jour (mbj). Jusqu'à présent elle tablait plutôt sur une diminution de 1,9%. Les estimations de l'AIE ont également été revues à la hausse pour 2010 : la demande devrait progresser de 1,6% sur un an, pour s'établir à 86,2 mbj. Les producteurs de pétrole s'inquiètent des conséquences sur leurs économies que pourrait avoir un accord sur le climat à Copenhague, en réduisant significativement la demande de pétrole. Ces inquiétudes ont été corroborées par les données de l'AIE, qui estime que le manque à gagner pour les producteurs lié à l'adoption de politiques davantage tournées vers l'environnement pourrait s'élever environ à 4.000 milliards de dollars d'ici 2030. Sans changement des politiques énergétiques, les revenus de l'opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) s'élèveraient à 28.000 milliards de dollars entre 2008 et 2030.