Au moins sept personnes, des insurgés islamistes selon les militaires pakistanais, ont été tuées mercredi dans deux frappes de missiles américains le nord-ouest du Pakistan, où Washington vise fréquemment les talibans et les cadres d'Al-Qaïda.
La première attaque menée tôt dans la matinée par des avions sans pilote drones a été lancée dans les environs du village d'Hamzoni, dans le district tribal du Waziristan du Nord, le long de la frontière afghane.
"Les drones américains ont tiré cinq missiles sur deux véhicules des insurgés", a indiqué à l'AFP un haut responsable militaire pakistanais ayant requis l'anonymat. "Cinq insurgés ont été tués dans cette frappe", a-t-il précisé. Le bilan a été confirmé par un autre officier et deux responsables des services pakistanais de renseignements.
"Une autre frappe de drone américain a tué au moins deux insurgés" moins d'une heure plus tard à une vingtaine de km de la première, dans le village de Myzer Madhakhel, également dans le Waziristan du Nord, a indiqué une de ces sources.
"Deux missiles ont touché un pick-up transportant des insurgés", a-t-il précisé. Les autres responsables des forces de sécurité ont également confirmé l'attaque et le bilan.
Ces nouvelles salves de missiles américains interviennent au lendemain d'une attaque similaire sur un autre repaire des talibans dans le Waziristan du Nord, qui a tué au moins six insurgés islamistes, selon les militaires pakistanais.
Ces derniers mois, les unités de la CIA et de l'armée américaine basées en Afghanistan ont considérablement intensifié les attaques par leurs avions sans pilote dans les zones tribales pakistanaises frontalières, bastion des talibans pakistanais, sanctuaire d'Al-Qaïda et base arrière des talibans afghans.
Les bilans annoncés par ces responsables militaires, basés selon eux sur des renseignements fournis par les villageois, sont impossible à vérifier de source indépendante, ces zones montagneuses étant très reculées et aux mains des talibans pakistanais. Des responsables militaires et des habitants affirment par ailleurs régulièrement que ces frappes américaines tuent de nombreux civils.
Les talibans pakistanais sont les principaux responsables d'une vague de plus de 360 attentats suicide et d'attaques commando qui ont tué plus de 3.100 personnes dans tout le Pakistan en un peu plus de deux ans et demi.
A l'unisson d'Oussama ben Laden, à qui ils ont fait allégeance, ils ont décrété, à l'été 2007, le jihad, la "guerre sainte", à Islamabad, allié-clé de Washington dans sa guerre contre le terrorisme depuis fin 2001.
Les missiles tirés par les drones Predator ou Reaper américains ont fait, en près de 100 attaques recensées, plus de 830 morts depuis août 2008, visant les insurgés islamistes mais n'épargnant pas de nombreux civils, selon des responsables pakistanais.
Les Etats-Unis considèrent les zones tribales pakistanaises comme l'"endroit le plus dangereux du monde", principal sanctuaire d'Al-Qaïda mais aussi base arrière des talibans afghans, qui infligent de lourdes pertes de l'autre côté de la frontière aux forces internationales, dont les deux tiers américaines.