Zodiac (+3,91% à 35,19 euros) signe l'une des meilleures performances du srd soutenu par la publication d'un chiffre d'affaires semestriel conforme aux attentes et de perspectives plus favorables. Au premier semestre de son exercice décalé 2009/2010, l'équipementier aéronautique a réalisé un chiffre d'affaires en recul de 12,8% à 966,1 millions d'euros (-7,7% en données organiques). Au deuxième trimestre, l'activité a limité son repli à 10,7% contre -14,9% trois mois plus tôt, signe de la résistance du groupe à la crise du secteur de l'aéronautique.
Compte tenu du contexte économique qui reste difficile pour les équipementiers aéronautiques, le groupe confirme s'attendre à une légère baisse organique de son activité pour l'exercice 2009/2010.
Il maintient l'objectif d'une rentabilité opérationnelle de 8% sur la base d'un cours moyen euro/dollar de 1,50 et avec une sensibilité de l'ordre de 1 point de taux de résultat opérationnel courant pour une variation de 10 cents de la parité euro/dollar.
Cela signifie que le taux de dollar moyen, aujourd'hui plus favorable (1,42 euro/dollar au deuxième trimestre) se traduira par un taux de marge supérieur à 8%, renchérit Zodiac. Dans ce cadre, le groupe devrait afficher un bénéfice net en ligne avec le résultat opérationnel courant.
Concernant 2010/2011, Zodiac estime que la situation économique du secteur devrait sensiblement s'améliorer, comme semblent le confirmer les premiers signes de reprise observés dans le trafic aérien et les intentions de livraisons des principaux constructeurs.
Au vu du ton optimiste employé par Zodiac, Oddo a relevé son objectif de cours de 26 à 36 euros et confirmé son opinion Accumuler. Le broker a revu à la hausse ses prévisions de résultats en raison d'une nouvelle hypothèse de parité euro-dollar, et attend désormais une marge opérationnelle de 9,8% en 2009-10 et de 11,1% en 2010-11.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- La notoriété de la marque Zodiac est extrêmement forte partout dans le monde.
- La croissance par acquisitions est un axe majeur de la stratégie du groupe.
- Sa situation financière est saine. Le taux d'endettement est de seulement 52%.
- L'activité après-vente (40% du chiffre d'affaires) affiche une capacité de résistance en période de retournement. Elle est regroupée depuis septembre 2008 au sein de 'Zodiac Service' dont la plateforme est désormais opérationnelle.
Les points faibles de la valeur
- Zodiac est plus exposé que ses pairs à l'aéronautique civile. Les difficultés persistantes sur certains programme (A 380, B 787) rendent incertain le nombre de livraisons possibles.
- Les équipementiers aéronautiques ont un comportement cyclique « tardif ». Le plein impact de la crise se fera sentir en 2010. La reprise du secteur n'est pas attendue avant 2011.
- La faiblesse du dollar pèse sur les marges : une baisse de 10 cents de la parité euro-dollar coûte à Zodiac 1 point de rentabilité opérationnelle courante
Comment suivre la valeur
- Zodiac est une valeur de croissance. Elle dépend du cycle général du secteur aéronautique civil.
-Zodiac est une valeur « dollar ».
-L'exercice 2009-2010 sera un exercice de transition.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Selon le dirigeant d'Airbus, les deux prochaines années devraient être difficiles pour l'industrie aéronautique, ce qui pourrait entraîner une nouvelle baisse des cadences d'assemblage d'avions. Sa maison mère, EADS, ne peut fournir de prévision précise de résultats pour 2009 du fait des incertitudes liées à ses deux programmes phares - l'A400M (transport militaire) et l'A380. Boeing, de son côté, a fortement abaissé ses prévisions pour 2009, du fait des difficultés liées au développement de ses avions 747-8 et 787. Les industriels français misent beaucoup sur le successeur de l'A320. Ce nouvel avion « vert » devrait permettre un gain de consommation de carburant, et donc d'émissions de CO2, de 50% d'ici à 2020. L'objectif est de créer une rupture technologique avec les concurrents russes et chinois, qui bénéficient de coûts de production beaucoup plus faibles. Sur une période de cinq à six ans, l'industrie aéronautique française souhaite obtenir 800 millions d'euros pour compléter ses recherches sur ce nouvel avion. Elle espère que le grand emprunt lancé par l'Etat français l'aidera à financer ses travaux.