A Londres, Royal Dutch Shell progresse de 0,86% à 1927,5 pence, après la présentation annuelle de sa stratégie. Désireuse de mettre un terme à sept années de baisse ininterrompue de sa production, la deuxième compagnie pétrolière européenne derrière BP a prévu de dépenser 100 milliards de dollars d'investissement ces quatre prochaines années pour dynamiser la croissance de sa production. Shell prévoit d'ores et déjà d'ici 2012 une hausse de 11% de sa production à 3,5 millions de barils par jour (mbep/j), soutenue par ses nouveaux projets au Qatar, en Malaisie et au Brésil.
Shell confirme par conséquent son objectif d'une croissance de sa production de 2% à 3% par an en moyenne. En 2009, la compagnie pétrolière a vu ses réserves d'hydrocarbures bondir de 3,4 milliards de barils pour atteindre 14,1 milliards de barils, soit un taux de remplacement des réserves de 288%, un record pour le groupe.
Dans ce contexte, Shell affiche sa confiance dans l'évolution de sa production à long terme. La compagnie pétrolière répertorie actuellement 35 nouveaux projets représentant environ 8 milliards de barils supplémentaires, susceptibles de soutenir sa production jusqu'en 2020.
En parallèle, le groupe a prévu d'économiser un milliard de dollars cette année et de supprimer environ 2000 emplois d'ici à fin de l'année prochaine pour ajuster ses capacités à la faiblesse de la conjoncture actuelle. Shell avait déjà réduit ses effectifs de 5 000 personnes l'an dernier, dans le cadre de son plan de restructuration lancé en 2009.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'AIE (Agence internationale de l'énergie) a revu à la hausse ses prévisions de demande de pétrole pour cette année. Elle prévoit désormais un recul de 1,7% sur un an, à 84,8 millions de barils par jour (mbj). Jusqu'à présent elle tablait plutôt sur une diminution de 1,9%. Les estimations de l'AIE ont également été revues à la hausse pour 2010 : la demande devrait progresser de 1,6% sur un an, pour s'établir à 86,2 mbj. Les producteurs de pétrole s'inquiètent des conséquences sur leurs économies que pourrait avoir un accord sur le climat à Copenhague, en réduisant significativement la demande de pétrole. Ces inquiétudes ont été corroborées par les données de l'AIE, qui estime que le manque à gagner pour les producteurs lié à l'adoption de politiques davantage tournées vers l'ENVIRONNEMENT pourrait s'élever environ à 4.000 milliards de dollars d'ici 2030. Sans changement des politiques énergétiques, les revenus de l'opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) s'élèveraient à 28.000 milliards de dollars entre 2008 et 2030.