Altran recule de 2,55% à 3,74 euros après avoir perdu près de 6% à l'ouverture. Le spécialiste de la R&D externalisée a dévoilé ce matin un résultat opérationnel courant 2009 en forte baisse, mais conforme à l'objectif annoncé lors de la conférence téléphonique organisée à l'occasion de la publication du chiffre d'affaires début février. Cette année le groupe prévoit une hausse de sa marge d'exploitation, mais n'a pas communiqué d'objectif chiffré. Certains analystes regrettent le flou entourant les perspectives, d'autant plus que le titre est jugé bien valorisé.
En 2009, Altran a réalisé un résultat net part du groupe en perte de 74,7 millions d'euros, à comparer avec un bénéfice net de 11,4 millions de dollars en 2008. La société a enregistré une perte opérationnelle de 72,1 millions d'euros, contre un bénéfice de 78,4 millions d'euros, un an plus tôt. Ces chiffres intègrent des charges non récurrentes liées aux restructurations à hauteur de 64,4 millions d'euros et une dépréciation exceptionnelle des écarts d'acquisition, notamment au Brésil, de 38,6 millions d'euros.
Le résultat opérationnel courant s'est lui élevé à 31 millions d'euros, soit 2,2% des ventes, à comparer avec 127 millions d'euros, soit 7,7% du chiffre d'affaires en 2008. Début février, le groupe avait annoncé qu'il visait un résultat opérationnel courant d'environ 30 millions d'euros.
En 2010, Altran anticipe une hausse mécanique de la marge d'exploitation grâce aux départs des consultants en inter-contrats en 2009. « Après le décrochage traditionnel de début janvier, très inférieur à celui de 2009, l'activité est désormais stabilisée et le groupe constate une amélioration progressive de son taux d'utilisation comme de la dynamique commerciale », a commenté le groupe. Selon le groupe, les prix devraient rester stables en France.
Gilbert Dupont juge positifs ces commentaires, mais souligne aussi le flou concernant les perspectives. L'analyste a maintenu sa recommandation Alléger car les multiples d'Altran valorisent déjà le rebond attendu des marges dans un ENVIRONNEMENT n'offrant qu'une visibilité limitée.
Altran s'est enfin déclaré prêt à reprendre une politique de croissance externe au travers d'acquisitions ciblées.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Altran est parvenu, grâce à son plan de restructuration, à alléger nettement sa structure de coûts ainsi que sa dette.
- Des mesures pour restaurer la confiance de la communauté financière ont été prises, comme la création d'un comité d'audit et la nomination d'administrateurs indépendants.
Les points faibles de la valeur
- Le plan de sauvetage de 2008 n'est pas jugé suffisant pour résoudre les problèmes structurels du groupe.
- Le groupe subit la pression sur les prix imposée par ses clients.
- Certains analystes estiment que le groupe va mettre du temps à s'adapter au changement de configuration dans l'automobile, qui est l'un de ses secteurs de prédilection.
Comment suivre la valeur
- Le titre reste soumis à la capacité du groupe à confirmer son redressement.
- Altran est une valeur très volatile en Bourse.
- Dans une société de conseil, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans les salaires des consultants. A ce titre, le taux d'utilisation des consultants de l'entreprise par rapport à celui du secteur est un indicateur important à suivre. Lorsqu'il diminue (c'est-à-dire que le nombre de consultants sans mission augmente), les charges de l'entreprise pèsent davantage sur la rentabilité.
- La qualité des solutions mises en place pour favoriser la mobilité des ingénieurs est décisive dans les périodes de difficultés conjoncturelles ou sectorielles.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Selon le Syntec Informatique, qui regroupe sociétés de services et éditeurs de logiciels, l'activité du secteur du conseil et des services informatiques devrait décroître de 2,5% cette année, du fait d'une réduction des investissements des entreprises. Ce recul fait suite à quatre années consécutives durant lesquelles la hausse du chiffre d'affaires a été supérieure à 5%. Il est comparable à celui affiché dans d'autres pays européens, notamment l'Allemagne et le Royaume-Uni. La situation est contrastée selon les secteurs d'activité : si l'activité d'infogérance devrait progresser entre 2,5% et 4%, le chiffre d'affaires du conseil et de l'assistance technique devrait, au contraire, sensiblement reculer (-6%). La disparité est la même selon les entreprises clientes : si l'industrie, notamment l'automobile, est en difficulté, la demande est plus vigoureuse de la part de l'énergie, des services aux collectivités et du secteur public. Par contre, le secteur devrait être à nouveau en croissance l'année prochaine, avec une progression comprise entre 0 et 2%.