Le titre Gemalto a connu l'une des plus fortes baisses du marché parisien vendredi, avec une chute de 2,93% à 31,69 euros. Les investisseurs ont réagi à une rumeur de marché selon laquelle le fonds d'investissement Texas Pacific Group (TPG) s'apprêterait à sortir du capital du français Gemalto. L'opération pourrait se dérouler dès aujourd'hui. D'après les informations de l'agence Dow Jones, TPG aurait mandaté Goldman Sachs pour céder le solde de ses parts dans le fabricant de cartes à puces.
La banque américaine aurait été chargée de placer 5,7 millions d'actions, soit 6,5% du capital. Les actions seraient proposées pour un montant de 31,50 euros par action, soit une décote de 3,5% par rapport au niveau de clôture du cours hier.
Gilbert Dupont a réitéré sa recommandation Alléger sur Gemalto avec un objectif de cours maintenu à 28,5 euros. Il rappelle que TPG, qui était à l'origine actionnaire de Gemplus, avait déjà cédé 8% du capital au FSI en mai dernier pour 160 millions d'euros, soit 23 euros par action.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe domine largement son secteur, avec une part de marché mondiale supérieure à 40%.
- Après avoir atteint avec un an d'avance les objectifs de rentabilité de 2009, Gemalto a fixé la barre plus haut pour 2013 : augmenter de 50 % le résultat opérationnel. Un défi que les analystes jugent audacieux mais pas irréalisable.
- La demande croissante de documents d'identité numérique (passeports, cartes d'identité, etc.) est une tendance inévitable qui va profiter au leader mondial sur ce segment.
- La poursuite de la migration des cartes bancaires vers le standard EMV permettra de générer un chiffre d'affaires récurrent qui sera complété par l'émergence du paiement via le téléphone mobile.
- Gemalto, qui n'a pas de dette, va poursuivre sa politique d'acquisitions ciblée sur de petites sociétés, au savoir-faire technologique reconnu et facilement intégrables.
Les points faibles de la valeur
- Le secteur est affecté par une pression sur les prix, en particulier au niveau des cartes pour les téléphones portables (SIM), ce qui pèse sur les marges. Or, Gemalto est fortement exposé aux cartes SIM.
- Le secteur de la carte à puce est en constante évolution et les barrières à l'entrée sont faibles.
- Dans la téléphonie mobile, le marché des cartes SIM, proche de la saturation, continuera à progresser mais à un rythme plus lent.
Comment suivre la valeur
- Le profil de 'recovery' de la valeur n'est pas achevé.
- L'évolution du marché des télécommunications, notamment dans les pays émergents, est à suivre de près.
- Le déploiement progressif des normes 3G et 4G, consécutif à l'avènement des smartphones, permettra de rééquilibrer le mix produit du groupe dans la téléphonie mobile.
- Gemalto va verser, pour la première fois, un dividende compris entre 0,2 et 0,25 euro au titre de l'exercice 2009. Ce dividende pourrait progresser au fur et à mesure de la concrétisation du nouveau plan de croissance.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Electronique
L'activité du marché mondial de l'électronique grand public devrait rester stable cette année. C'est ce qui ressort des études menées par la Consumer Electronics Association (CEA) et l'institut de recherche GfK. Les ventes devraient se replier de 3% en Amérique du Nord et de 9% en Europe de l'Ouest. En revanche, elles devraient progresser de 10% en Chine, et de 9% dans le reste de l'Asie. Les consommateurs ont généralement tous les mêmes exigences : ils recherchent de l'Internet mobile, de la connectivité sans fil et un contenu différencié, par exemple les applications des smartphones. Les innovations séduisent également beaucoup. Ainsi, sur les cinq dernières années, la part de marché des téléviseurs à écrans LCD dans les ventes totales de l'industrie a bondi de 6% à 25%. En 2010, les dépenses des consommateurs occidentaux et asiatiques devraient atteindre le même niveau, pour représenter 36% chacune du total des ventes mondiales. A plus long terme, les spécialistes misent sur une forte hausse des dépenses des consommateurs asiatiques, qui devraient dépasser celles des consommateurs occidentaux.