Eni recule de 1,74% à 17,48 euros, soit la plus forte baisse de la Bourse de Milan, pénalisé par sa politique prudente de dividende. La compagnie pétrolière italienne, détenue à 30% par l'Etat, a annoncé que la croissance de son dividende correspondrait à l'inflation dans la zone ocde à partir de 2011. Le rendement du titre en termes réels sera donc nul. Autre point négatif, Eni a révisé à la baisse (de 3,5% par an à 2,5% par an) son objectif de production à l'HORIZON 2013 malgré une hausse de 8% ses investissements. En revanche, le groupe a augmenté de 20% son objectif de réduction des coûts.
Dans un communiqué présentant les grandes lignes de son nouveau plan stratégique 2009-2013, Eni a réaffirmé son ambition de connaître une croissance de long terme de sa production. La major italienne va concentrer ses efforts en Afrique, dans la région de la mer Caspienne, dans les pays de l'OCDE et des les pays les plus prometteurs à l'instar de l'Irak où elle va développer le gisement de Zoubair.
Dans cette perspective, Eni investira 52,8 milliards de dollars d'ici 2013, exclusivement dans l'exploration-production avec un intérêt marqué pour l'irak et le Venezuela. La mise en service de 41 nouveaux gisements devrait lui permettre de porté à 2 millions de baril sa production journalière contre 1,769 million en 2009.
Selon Eni, le point d'équilibre de ces nouveaux investissements se situe à 40 dollars le baril, nettement inférieur au cours moyen du brut de 65 dollars estimé par le groupe en 2010.
Le groupe présentera son plan stratégique aux analystes cet après-midi à Milan.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'AIE (Agence internationale de l'énergie) a revu à la hausse ses prévisions de demande de pétrole pour cette année. Elle prévoit désormais un recul de 1,7% sur un an, à 84,8 millions de barils par jour (mbj). Jusqu'à présent elle tablait plutôt sur une diminution de 1,9%. Les estimations de l'AIE ont également été revues à la hausse pour 2010 : la demande devrait progresser de 1,6% sur un an, pour s'établir à 86,2 mbj. Les producteurs de pétrole s'inquiètent des conséquences sur leurs économies que pourrait avoir un accord sur le climat à Copenhague, en réduisant significativement la demande de pétrole. Ces inquiétudes ont été corroborées par les données de l'AIE, qui estime que le manque à gagner pour les producteurs lié à l'adoption de politiques davantage tournées vers l'ENVIRONNEMENT pourrait s'élever environ à 4.000 milliards de dollars d'ici 2030. Sans changement des politiques énergétiques, les revenus de l'opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) s'élèveraient à 28.000 milliards de dollars entre 2008 et 2030.