Le titre Lufthansa grappille 0,04% à 11,95 euros après la présentation de ses perspectives 2010. Dans un communiqué, la première compagnie aérienne allemande a dit tabler sur un «léger rétablissement» de son activité en 2010. Le groupe, qui a récemment publié un chiffre d'affaires en baisse de 10,3% à 22,3 milliards d'euros au titre de l'exercice 2009, est toutefois resté prudent dans ses objectifs. Il a notamment souligné que, si ses acquisitions les plus récentes (Austrian Airlines et BMI) seront consolidées cette année, elles ne contribueront pas encore à la rentabilité du groupe.
Lufthansa table par ailleurs en 2010 sur un bénéfice opérationnel supérieur à celui de l'an dernier, qui était ressorti à 130 millions d'euros, en recul de 90%. Là encore, la compagnie privilégie la prudence : ce chiffre est très loin des 1,3 milliard d'euros de bénéfice opérationnel qu'il avait enregistré il y a deux ans.
«A l'heure actuelle, il n'est pas encore possible de déterminer plus précisément le résultat d'exploitation ou de le quantifier», a déclaré le groupe.
Les prévisions de Lufthansa interviennent quelques jours après l'annonce par l'Association internationale du transport aérien d'un rebond du transport de passagers en janvier.
Le trafic passagers a ainsi augmenté de 6,4% au mois de janvier par rapport à l'année précédente selon les chiffres de l'association. La demande pour le fret a quant à elle bondi de 28,3%.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
L'Iata ne prévoit pas de retour rapide au taux de croissance qui existait sur la période 2005-2008. Si, en octobre dernier, le trafic aérien mondial a bénéficié d'une demande meilleure de 6% au point le plus bas constaté en mars 2009, elle reste de 5% inférieure au point le plus haut du début de 2008. C'est pourquoi, en dépit de l'amélioration d'octobre, l'association a maintenu sa prévision d'une perte nette de 11 milliards de dollars pour le secteur en 2009. Elle estime que l'année prochaine cette perte nette devrait s'établir à 4 milliards de dollars. Dans un contexte de crise, les compagnies à bas coût tirent bien leur épingle du jeu et ont réussi à gagner des parts de marché : cette année, elles devraient transporter environ 175 millions de passagers en Europe, soit 17% de plus que l'an passé. La plupart des grandes compagnies, en particulier Air France-KLM, Lufthansa et British Airways, qui cherchent toutes à réduire leurs coûts, s'adaptent. La première à avoir réagi est British Airways, qui a supprimé la restauration sur les vols d'une durée inférieure à une heure et demie et a instauré le second bagage payant.