Valeo a gagné 8,23% à 24,75 euros mercredi, les investisseurs ont réservé un bon accueil à son nouveau plan stratégique et à ses objectifs financiers à moyen terme. L'équipementier automobile vise un chiffre d'affaires de l'ordre de 10 milliards d'euros, un taux de marge opérationnelle de 6 à 7% et une rentabilité des capitaux engagés proche de 30% en 2013. Chevreux a qualifié ces objectifs d'ambitieux.
Pour atteindre son objectif de rentabilité opérationnelle à moyen terme, le groupe compte sur l'abaissement du point mort, la réduction des frais administratifs, la limitation des investissements à hauteur de 80% des amortissements en 2010 et 2011 et le retour à la rentabilité de l'activité éclairage.
En ce qui concerne ses objectifs d'un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros en 2013 et 15 milliards en 2020, Valeo met l'accent sur la croissance organique. Il souhaite qu'elle soit supérieure à celle de la production automobile mondiale dans chacune de ses zones de production.
Pour renouer avec la croissance organique, le groupe va focaliser ses investissements sur deux axes : les pays émergents et les technologies permettant de réduire les émissions de CO2.
Valeo va ainsi consacrer plus de 60% de ses investissements dans les pays émergents, avec pour ambition de réaliser 1 milliard de ventes en Chine et en Inde en 2013 et de 3 milliards d'euros en 2020. Il prévoit par ailleurs de doubler son chiffre d'affaires pour les technologies liées à la réduction des émissions de dioxyde de carbone pour atteindre 1 milliard d'euros d'ici 2013 et plus de 5 milliards d'euros en 2020. Dans le même temps, Valeo va étudier les opportunités de croissance externe, notamment dans les domaines liés à la baisse d'émissions de CO2.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Au prix d'importants efforts de restructuration, entrepris très tôt, Valeo a opéré un redressement opérationnel sensible. Le fonds d'investissement Pardus, le premier actionnaire, a poussé l'équipementier à se réorganiser sur ses métiers les plus rentables.
- Valeo mise sur l'innovation pour proposer des produits à plus forte valeur ajoutée, de plus en plus demandés par les constructeurs. Ses recherches portent sur quatre domaines : l'aide à la conduite, l'efficacité de la propulsion, l'amélioration du confort et les systèmes de distribution électrique et électronique.
- L'équipementier a su s'adapter rapidement en abaissant son point mort, en limitant sa consommation de cash tout en continuant à investir dans la R&D et dans les pays émergents afin de pouvoir profiter de la reprise lorsque celle-ci interviendra.
Les points faibles de la valeur
- La visibilité reste faible sur le redressement des comptes.
- La hausse du coût des matières premières pèse sur les gains de productivité réalisés par le groupe.
- Les retombées liées à la réorganisation ne seront pas immédiates.
Comment suivre la valeur
- Valeo, équipementier automobile, est tributaire de la bonne santé de l'industrie automobile ainsi que de l'évolution des coûts de matières premières et de celle du dollar.
- Valeo prépare les marchés financiers à de nouvelles cessions d'actifs, conformément au souhait de son premier actionnaire, Pardus.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobile - Equipementiers
Selon le Clepa, association qui représente les fournisseurs automobiles européens, le nombre de faillites parmi les équipementiers automobiles pourrait atteindre 500 cette année en Europe. En France, la Fiev (Fédération des industries des équipements pour véhicules) estime que l'activité du secteur devrait chuter de 20% à 25% cette année. Le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA), mis en place cette année, a déjà aidé financièrement huit entreprises de la branche. 182 millions d'euros ont été distribués, sur une enveloppe disponible de 600 millions. Peugeot PSA a consacré cette année plus de 2 milliards d'euros en faveur de ses équipementiers. Il devrait continuer à aider ses fournisseurs car certains d'entre eux sont en difficulté. En contrepartie, il entend être plus exigeant avec une quinzaine de fournisseurs en leur demandant d'assumer une plus grande part du développement des nouveaux véhicules grâce à des relations beaucoup plus étroites. Les équipementiers vont donc devoir investir davantage dans la R&D, ce qui risque de grever leur rentabilité.