Le numéro deux mondial des équipements sportifs, l'allemand Adidas, a publié mercredi des résultats en forte baisse pour 2009, affectés par un recul prononcé de la demande, et fait des prévisions jugées décevantes pour cette année provoquant un plongeon de son action en Bourse.
A 12H00 GMT le titre perdait 6,08% à 38,05 euros à Francfort, bon dernier d'un indice Dax en légère baisse (-0,09%).
Le bénéfice net du groupe bavarois, propriétaire de la marque au trois bandes, de Reebok et du spécialiste en équipements de golf TaylorMade, a chuté de 62% sur un an à 245 millions d'euros. Le recul atteint 64% au seul quatrième trimestre, à 19 millions d'euros. Le quatrième trimestre est traditionnellement faible pour Adidas et l'an dernier, il a de surcroît été marqué par des frais marketing élevés.
Alors que la crise faisait rage sur tous les marchés, la demande pour les produits du groupe a souffert partout, sauf en Amérique Latine. Le chiffre d'affaires annuel d'Adidas a reculé de 4%, à 10,38 milliards d'euros, dans la fourchette annoncée par le groupe (-1 à 5%).
Adidas tire un petit réconfort du fait que les ventes de Reebok ont grimpé sur un an au quatrième trimestre, pour la première fois depuis l'acquisition en 2005 du groupe américain, dont l'intégration s'est avérée difficile.
Au titre de 2009, Adidas va proposer un dividende de 0,35 euro par action, en baisse de 20%. Mais la société a aussi annoncé un geste envers ses actionnaires, à qui elle promet de redistribuer dorénavant entre 20% et 40% de ses bénéfices sous forme de dividendes, contre 15% à 25% à l'heure actuelle.
Pour cette année, le groupe table sur un redressement de ses ventes, avec une hausse du chiffre d'affaires corrigé des effets de change entre 1% et 6%. Le pronostic apparaît conservateur pour une année marquée par le Mondial-2010 de football, discipline où la marque Adidas est numéro un mondial. Adidas équipe 12 des 32 formations en lice, fournit le ballon et les tenues des arbitres, et attend 1,3 milliard d'euros de recettes liées au football sur l'année.
Mais malgré les signes de reprise économique, "une reprise plus lente de la demande des consommateurs et une attitude toujours prudente des commerçants vont freiner l'évolution du chiffre d'affaires", explique le groupe.
Il s'attend à un bénéfice par action de 1,90 à 2,15 euros, contre 1,22 euro en 2009, une fourchette qui a déçu.
"La principale déconvenue est pour nous la prévision sur 2010", commentait dans une note Robert Greil, analyste de Merck Finck, qui attendait beaucoup plus de cette année: "nous allons devoir revoir nos estimations de bénéfice par action à la baisse, probablement comme la plupart des analystes".