Lufthansa avance de 3,29% à 11,47 euros dans un marché européen bien orienté après la publication anticipée de ses résultats 2009. Si le transporteur allemand a dévoilé un bénéfice d'exploitation meilleur qu'attendu sur l'année écoulée, le marché réagit également à la publication du dernier rapport de l'IATA (Association internationale du transport aérien). Le document atteste d'une embellie du fret et du trafic passagers sur le mois de janvier, entraînant une hausse de l'ensemble du secteur. L'indice DJStoxx européen des transports et loisirs bondit ainsi de près de 2% aujourd'hui.
Lufthansa, qui devait à l'origine publier ses résultats le 11 mars, a dévoilé un bénéfice d'exploitation de 130 millions d'euros sur l'exercice 2009. Ce chiffre se compare à un résultat de 1,3 milliard dégagé l'année précédente, mais il ressort toutefois supérieur aux 31 millions d'euros attendus par le marché.
En revanche, le résultat net est ressorti négatif de 112 millions d'euros contre un bénéfice net de 542 millions en 2008. Un chiffre qui a conduit la compagnie aérienne à renoncer à verser un dividende cette année.
Le chiffre d'affaires du groupe allemand a chuté de 10% par rapport à 2008 à 22,3 milliards d'euros, affecté par un recul de la demande passagers.
A cet égard, les données publiées par l'IATA pour janvier ont de quoi rassurer les investisseurs. Le transport de passagers a augmenté de 6,4% sur cette période par rapport à l'année précédente, a annoncé l'association. La demande pour le fret a quant à elle bondi de 28,3% avec une augmentation de la capacité de seulement 3,7%.
«Nous pouvons commencer à envisager l'avenir avec un optimisme prudent, mais les volumes plus importants ne signifient pas nécessairement de meilleurs profits», a déclaré Giovanni Bisignani, directeur général et chef de la direction de l'IATA.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
L'Iata ne prévoit pas de retour rapide au taux de croissance qui existait sur la période 2005-2008. Si, en octobre dernier, le trafic aérien mondial a bénéficié d'une demande meilleure de 6% au point le plus bas constaté en mars 2009, elle reste de 5% inférieure au point le plus haut du début de 2008. C'est pourquoi, en dépit de l'amélioration d'octobre, l'association a maintenu sa prévision d'une perte nette de 11 milliards de dollars pour le secteur en 2009. Elle estime que l'année prochaine cette perte nette devrait s'établir à 4 milliards de dollars. Dans un contexte de crise, les compagnies à bas coût tirent bien leur épingle du jeu et ont réussi à gagner des parts de marché : cette année, elles devraient transporter environ 175 millions de passagers en Europe, soit 17% de plus que l'an passé. La plupart des grandes compagnies, en particulier Air France-KLM, Lufthansa et British Airways, qui cherchent toutes à réduire leurs coûts, s'adaptent. La première à avoir réagi est British Airways, qui a supprimé la restauration sur les vols d'une durée inférieure à une heure et demie et a instauré le second bagage payant.