Schlumberger cède 6,20% à 59,94 dollars à New York après l'annonce du rachat du groupe américain Smith International, principalement actif dans le domaine des services et équipements liés au forage. A Paris, où le titre est également côté, la chute est similaire : -6,04% à 44,15 euros, soit la plus forte baisse du SRD. La parité d'échange retenue, 0,699 action Schlumberger pour une Smith, valorise chaque action Smith à 45,84 dollars, soit 10,9 milliards de dollars pour le groupe, représentant une prime de 37,5%.
En rachetant son rival, le groupe franco-américain conforte sa place de leader du secteur avec un revenu (8,2 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2009 pour Smith; 22,7 milliards pour Schlumberger) qui sera deux fois plus élevé que son premier challenger, l'américain Halliburton (14,7 milliards de chiffres d'affaires en 2009).
Le groupe parapétrolier espère réaliser des synergies avant impôt et après coûts d'intégration d'environ 160 millions de dollars en 2011 et 320 millions en 2012 (soit 1% du chiffre d'affaires combiné 2009 des deux groupes).
Outre son aspect financier - l'opération devrait être relutive en 2012 -, le mérite de l'opération est de permettre à Schlumberger d'étendre la gamme de son offre dans toute les régions du monde.
"Les technologies de forage de Smith, ses autres produits et son expertise sont complémentaires des nôtres et l'implantation géographique de Schlumberger signifie que nous pourrons étendre NOS offres communes dans le monde entier", a en effet déclaré le P-DG de Schlumberger, Andrew Gould, dans le communiqué commun.
Pour les analystes de CM-CIC, la réalisation de cette opération pourrait relancer nombre de spéculations dans le secteur des services pétroliers, notamment sur Acergy et Subsea 7, alors que Technip indiquait, lors de sa conférence téléphonique, avoir une trésorerie suffisante pour envisager des acquisitions...
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Schlumberger est un groupe franco-américain spécialisé dans les services pétroliers. Ses activités peuvent être regroupées en deux segments principaux. En premier lieu, les services pétroliers, l'activité principale du groupe, où Schlumberger revendique le premier rang mondial. De plus, à travers WesternGeco, (détenue conjointement avec la société Baker Hughes), le groupe est le numéro un mondial dans la sismique. Schlumberger emploie plus de 52000 personnes, dans 80 pays.
Les points forts de la valeur
- Le groupe est le leader mondial dans le secteur des services pétroliers, ce qui lui confère un avantage concurrentiel indéniable.
- Schlumberger est réputé pour la qualité de ses ingénieurs.
Les points faibles de la valeur
- Les résultats du groupe peuvent être négativement impactés en cas de troubles géopolitiques.
- Le secteur des services pétroliers se caractérise par la forte volatilité du cours des actions.
Comment suivre la valeur
- Comme toutes les sociétés parapétrolières, le groupe est fortement dépendant des compagnies pétrolières qui doivent investir dans la sismique, dans l'optique du renouvellement de leurs réserves pétrolières.
- Pour certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services para-pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'AIE (Agence internationale de l'énergie) a revu à la hausse ses prévisions de demande de pétrole pour cette année. Elle prévoit désormais un recul de 1,7% sur un an, à 84,8 millions de barils par jour (mbj). Jusqu'à présent elle tablait plutôt sur une diminution de 1,9%. Les estimations de l'AIE ont également été revues à la hausse pour 2010 : la demande devrait progresser de 1,6% sur un an, pour s'établir à 86,2 mbj. Les producteurs de pétrole s'inquiètent des conséquences sur leurs économies que pourrait avoir un accord sur le climat à Copenhague, en réduisant significativement la demande de pétrole. Ces inquiétudes ont été corroborées par les données de l'AIE, qui estime que le manque à gagner pour les producteurs lié à l'adoption de politiques davantage tournées vers l'ENVIRONNEMENT pourrait s'élever environ à 4.000 milliards de dollars d'ici 2030. Sans changement des politiques énergétiques, les revenus de l'opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) s'élèveraient à 28.000 milliards de dollars entre 2008 et 2030.