Atos Origin (+ 5,23% à 34,30 euros) n'est devancé au sein du marché SRD que par le toujours très volatil Soitec. Les investisseurs saluent la rentabilité opérationnelle supérieure 2009 aux attentes affichée par la SSII, qui a également réduit sa dette dans une proportion plus importante que prévu. « Ma priorité, c'est l'amélioration opérationnelle», avait déclaré Thierry Breton, quelques semaines après sa nomination à la tête d'Atos Origin à la fin 2008. L'ancien ministre de l'Economie a tenu son engagement grâce à bonne exécution du programme de réduction des coûts, TOP.
En 2009, Atos Origin a dégagé une marge opérationnelle de 290 millions d'euros, en hausse de 13%. Sur la base d'un chiffre d'affaires en décroissance organique de 3,7% à 5,127 milliards d'euros, le taux de marge opérationnelle s'est élevé à 5,7%, en progression de 84 points de base. Le consensus Thomson Reuters était de 5,4%.
« Les résultats 2009 renforcent la crédibilité du nouveau management et offre une preuve suffisante que la société devrait atteindre son objectif d'une amélioration de sa marge opérationnelle comprise entre 200 et 300 points de base d'ici 2011 », selon Credit Suisse.
Pour cette année, le groupe a confirmé son ambition d'augmenter sa marge opérationnelle de 50 à 100 points de base. Il envisage également une légère décroissance organique de son activité en raison de la faillite de son client Arcandor. La baisse sera cependant inférieure à celle de 2009. Atos prévoit enfin de générer un cash flow opérationnelle du même ordre qu'en 2009.
La forte réduction de l'endettement net a été un autre motif de satisfaction pour les investisseurs. Celui-ci est passé de 304 millions d'euros au 31 décembre 2008 à 139 millions d'euros à la fin 2009.
En revanche, comme pour Steria hier, ils déplorent un ratio nouvelles commande sur facturations de seulement 100%.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Book-to-bill (ratio) : Utilisé dans le secteur des semi-conducteurs, le ratio book-to-bill est égal aux nouvelles commandes sur les facturations. Un ratio inférieur à 1 porte au pessimisme car la demande est inférieure à l'offre.
Les points forts de la valeur
- Le groupe présente un profil plus défensif que nombre de valeurs du secteur compte tenu de l'importante proportion (environ 60%) de revenus récurrents dans son chiffre d'affaires (infogérance).
- La nouvelle direction a lancé un plan de restauration de la rentabilité à court terme et de génération de trésorerie avec de nombreuses réductions de coûts.
Les points faibles de la valeur
- L'activité conseil de la SSII n'a pas la taille critique.
- La SSII ne dispose pas d'une présence offshore (délocalisation dans les pays à bas coûts) suffisante comparée à celle de ses concurrents.
- Plus généralement, Atos Origin, comme l'ensemble des sociétés du secteur, est confrontée à un ENVIRONNEMENT difficile marqué par une pression persistante sur les prix.
- Les retombées de la politique de forte réduction des coûts dans l'activité services informatiques dépendront de l'ampleur de la reprise en 2010.
- Le bien-fondé du périmètre des activités d'Atos, bâti à coups d'acquisition, fait toujours débat.
- Les dirigeants ne semblent toujours pas disposés à renouer avec la distribution de dividendes.
Comment suivre la valeur
- Il est important de surveiller de près l'évolution de la politique d'investissement des grands clients afin d'appréhender la tendance du marché.
- Plus généralement, dans une SSII, l'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants.
- Un renforcement de la filiale Atos Worldwild, spécialisée dans les paiements électroniques, par croissance externe, serait bien accueillie par le marché.
- Le dossier reste spéculatif. Le marché s'interroge régulièrement sur une éventuelle réduction de la participation de 22,6% du fonds d'investissement PAI Partners au capital de la SSII.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Selon le Syntec Informatique, qui regroupe sociétés de services et éditeurs de logiciels, l'activité du secteur du conseil et des services informatiques devrait décroître de 2,5% cette année, du fait d'une réduction des investissements des entreprises. Ce recul fait suite à quatre années consécutives durant lesquelles la hausse du chiffre d'affaires a été supérieure à 5%. Il est comparable à celui affiché dans d'autres pays européens, notamment l'Allemagne et le Royaume-Uni. La situation est contrastée selon les secteurs d'activité : si l'activité d'infogérance devrait progresser entre 2,5% et 4%, le chiffre d'affaires du conseil et de l'assistance technique devrait, au contraire, sensiblement reculer (-6%). La disparité est la même selon les entreprises clientes : si l'industrie, notamment l'automobile, est en difficulté, la demande est plus vigoureuse de la part de l'énergie, des services aux collectivités et du secteur public. Par contre, le secteur devrait être à nouveau en croissance l'année prochaine, avec une progression comprise entre 0 et 2%.