(AOF / Funds) - Nous démarrons 2009 avec une récession déjà bien installée depuis le dernier trimestre 2008. Les économies continuent à s'enfoncer, mais peut-être à un rythme moins soutenu. Cette chute violente de l'activité touche tout le monde, le mythe du découplage des pays émergents, en particulier des Bric, a volé en éclat. Un certain consensus semble se dessiner qui prévoit un plus bas vers le milieu de l'année avec un redressement progressif et un retour à la croissance en 2010. Mais à la vérité personne n'en sait rien ! Certes on a cette combinaison extraordinaire d'une relance monétaire agressive associée à une relance budgétaire qui l'est tout autant. On peut dès lors considérer que le risque de dépression du style des années 1930 est assez peu probable.
En décembre, les marchés financiers et les matières premières ont connu un rally mais qui semble ne pas se confirmer en ce début janvier. En revanche, l'amélioration sur les marchés de crédit est assez sensible. Les taux interbancaires, sans être revenus à la situation du début 2007, ont tout de même baissé fortement.
Quelle allocation d'actifs mettre en place dans un tel ENVIRONNEMENT ? Les emprunts d'Etat ne sont probablement pas dangereux dans les quelques mois à venir mais ils offrent une valeur vraiment réduite. Les obligations indexées sur l'inflation anticipent notamment aux Etats-Unis une déflation longue qui semble excessive, elles méritent donc de trouver place dans les portefeuilles. Les «spreads» de crédit intègrent des taux de défauts qui correspondent à une dépression. Le crédit est par conséquent la classe d'actifs qui semble la plus intéressante aujourd'hui pour celui qui n'a pas trop de contrainte de liquidité. Les marchés d'actions n'anticipent qu'une sévère récession des résultats, mais après tout ils ne font que tenir compte de la réalité. Ils ne devraient donc progresser que lorsque les premiers signes de stabilisation de l'économie apparaîtront, cela pourrait prendre encore quelques mois.
Dans ces situations particulières de crise économique avec baisses majeures des prix des actifs risqués, la patience reste une vertu cardinale non seulement de performance mais aussi de survie !
Par Jean-Pierre Hellebuyck, vice-président, directeur de la stratégie d'investissement, Axa Investment Managers