Le temps est au fixe pour Activision Blizzard. L'éditeur de jeux vidéo et filiale de Vivendi a annoncé des résultats supérieurs aux attentes, un programme de rachat d'actions d'un montant maximum d'un milliard de dollars et le paiement d'un premier dividende annuel de 15 cents par action. Ces annonces portent l'action en hausse de 8% à 10,91 dollars. Les investisseurs lui ont même pardonné ses prévisions décevantes. Cette publication intervient il est vrai quelques jours après l'abaissement des prévisions de son concurrent Electronics Arts qui accumule les déboires.
Sur le trimestre clos fin décembre, Activision Blizzard a essuyé une perte nette de 286 millions de dollars, soit 23 cents par action, contre une perte de 72 millions de dollars, soit 5 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 49 cents, soit 6 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters.
Les éléments exceptionnels comprennent une charge pour dépréciation représentant 19 cents par action destinée à prendre en compte des marchés des jeux casual (destinés à toute les publics) et jeux musicaux plus faibles qu'anticipé.
Le chiffre d'affaires a atteint 2,5 milliards de dollars, ce qui est supérieur à la prévision moyenne des analystes de 2,3 milliards de dollars.
« Malgré ces temps difficiles, en 2010 nous restons concentrés sur l'amélioration des marges opérationnelles grâce à la croissance des revenus Internet fortement margés », a déclaré Robert Kotick, directeur général du groupe. Cette année sera notamment marquée par la sortie de Cataclysm, la prochaine extension du jeu en ligne à succès, World of Warcraft.
Avant d'ajouter : « Nous devrions faire un pas supplémentaire en direction de notre objectif de long terme d'une marge opérationnelle d'au moins 30% ».
Pour 2010, le groupe table sur un bénéfice par action de 70 cents pour 4,4 milliards de ventes. Le consensus était de respectivement 73 cents et 4,8 milliards de dollars.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Jeux vidéo
La plupart des éditeurs espèrent que la baisse des prix des consoles leur permettra de relancer leur activité pour la fin de l'année. Intervenues en septembre, ces baisses de prix ont été décidées au moment où les consoles de salon actuelles (la Wii, la PS3 et la Xbox360) arrivent en milieu de cycle. Des éditeurs peuvent également compter sur le lancement de jeux très attendus. C'est le cas d'Activision Blizzard (filiale de Vivendi), qui a récolté 550 millions de dollars après cinq jours seulement de commercialisation du jeu « Call of Duty Modern Warfare 2 ». A moyen terme, la convergence entre téléphones portables et jeux vidéo représente une bonne opportunité pour le secteur. Ainsi l'iPhone permet de télécharger plus de 20.000 jeux. Les jeux sur mobiles pourraient représenter un marché de 8,5 milliards d'euros d'ici à quatre ans. Le créneau des jeux en ligne, qui représente également une aubaine, attire les convoitises. Electronic Arts a ainsi acquis Playfish, société qui développe des jeux pour réseaux sociaux, pour 300 millions de dollars.