Les ministres des Finances et banquiers centraux du G7 concluent samedi une réunion à Iqaluit (Canada), en principe sans publier de communiqué, mais en cherchant à rassurer sur leur objectif commun de conforter une reprise économique mondiale bien fragile.
La réunion doit s'achever par une conférence de presse commune attendue à 13H15 (18H15 GMT), au début de laquelle le ministre canadien Jim Flaherty doit résumer la teneur des débats.
Invités par la présidence canadienne, les membres du G7, Etats-Unis, Japon, et quatre pays européens (Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni), étaient venus dans le Grand Nord pour discuter librement, sans obligation de résultat.
Ils ont commencé par la partie la plus facile, qui consistait à braver les vents de l'Arctique sur un traîneau tiré par des chiens, pour les quelques volontaires de vendredi dont fut le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn.
Sans l'avoir prévu, les gouvernants se retrouvent face à un nouvel accès d'angoisse des marchés financiers mondiaux. Si Wall Street a fini en hausse vendredi, les Bourses asiatiques et européennes ont terminé leur semaine sur une chute spectaculaire, laminées par la crainte que des pays comme la Grèce, le Portugal ou l'Espagne ne puissent pas se sortir seuls de leurs graves problèmes de dette.
Pour les trois représentants de la zone euro, le moment est délicat. Critiques face au projet des Japonais d'intervenir sur le marché des changes pour affaiblir le yen, ou la supposée propension des Américains à laisser filer le cours du dollar, ils doivent prouver que l'union monétaire de 16 pays du Vieux-Continent garde toute sa crédibilité.
L'euro est tombé vendredi à son plus bas niveau face au dollar depuis mai, et face au yen depuis avril.
Mais les autres puissances du G7 ne se portent pas beaucoup mieux, entre les Etats-Unis où les chiffres de l'emploi publiés vendredi ont montré toute la difficulté à faire repartir l'embauche, le Japon dont l'économie semble en perpétuelle convalescence, et la Grande-Bretagne où la croissance est anémique.
La simplicité consisterait à désigner un bouc émissaire comme la Chine, son yuan manifestement sous-évalué, et ses 10% de croissance prévus cette année.
Mais les pays du G7 ont leurs propres maux. D'une part ils accumulent ensemble une dette publique supérieure à 30.000 milliards de dollars, et le financement de leur déficit impose chaque jour des tensions considérables sur les marchés financiers. D'autre part leurs banques, en particulier américaines, sont à l'origine de la crise économique actuelle, et les gouvernements ont la tâche de concevoir une réglementation financière harmonisée qui empêche la répétition des dérives passées.
Par ailleurs, l'urgence pour eux est de trouver des sources de création d'emplois, pour sortir enfin de coûteux plans de soutien à l'activité.
Mais ce n'est pas pour tout de suite, visiblement. "Nous sommes tous d'accord pour dire que la poursuite de la relance est nécessaire. Nous n'avons pas vu de croissance établie ni remplacement adéquat de la demande publique par la demande privée", affirmait vendredi M. Flaherty.