Air Products chute de plus de 8% à 67,75 dollars après avoir confirmé le lancement d'une offre hostile de 5,1 milliards de dollars sur son rival Airgas. Les investisseurs s'inquiètent d'une éventuelle surenchère du fabricant américain de gaz industriel. En effet, la direction d'Airgas a annoncé avoir reçu, en décembre dernier, une offre en cash et en actions d'Air Products à 62 dollars. Or la nouvelle offre, certes exclusivement en cash, valorise Airgas à 60 dollars, soit deux dollars de moins. En outre, les analystes doutent de l'intérêt stratégique d'une telle fusion "américano-américaine".
Pour les connaisseurs du secteur, Airgas a bien plus intérêt à nouer un partenariat avec un leader européen du secteur comme l'allemand Linde ou le français Air Liquide afin d'offrir à ces derniers une présence bien plus importante aux Etats-Unis.
Preuve de la crédibilité d'une surenchère d'Air Products ou/et d'un groupe européen, Airgas flambe de 40% à 60,93 dollars.
Le fabricant américain de gaz industriels Air Products a donc confirmé une offre d'achat non sollicitée sur son rival Airgas d'un montant de 5,1 milliards de dollars en cash. La proposition valorise Airgas à 60 dollars par titre. Le conseil d'administration a déclaré qu'il étudiait la proposition. Le prix de 60 dollars par action représente une prime de 38% par rapport au cours de clôture d'Airgas de la veille et de 18% par rapport à son plus haut d'un an. Air Products s'est également engagé à reprendre les 1,9 milliard de dollars de dettes de sa rivale.
Selon Air Products, la nouvelle entité dégagerait environ 250 millions de dollars de synergies de coûts à la fin de la deuxième année.
Selon une source de marché, Deutsche Bank a pourtant dégradé sa recommandation sur Air Products d'Acheter à Conserver.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Chimie
Standard & Poor's estime qu'en 2010, parmi les entreprises européennes, les sociétés chimiques devraient subir un taux de défaut particulièrement élevé. Les professionnels estiment que l'industrie chimique européenne devrait enregistrer un recul de 12,4% en 2009, la chimie française subissant, pour sa part, une baisse de 11,5%. Pour 2010 le marché devrait très significativement se redresser avec des taux de croissance de 4,7% pour l'Europe et de 5,5% pour la France. La chimie de base souffre d'une pression accrue sur les prix tandis que la chimie de spécialités doit faire évoluer son modèle. En effet, selon la société de consulting Booz & Cie, non seulement la crise limite la demande pour les produits innovants, qui tirent les prix à la hausse, mais de nouveaux entrants venus de Chine et d'Inde menacent leurs positions concurrentielles. D'après Standard and Poor's les producteurs de gaz industriels, les spécialistes des cosmétiques et des produits phytosanitaires (pesticides) sont les mieux lotis.