Bureau Veritas (+ 1,25% à 35,235 euros) échappe à la baisse boursière qui entraîne la quasi-totalité des valeurs du marché srd dans le rouge. Le spécialiste de la certification a réservé une bonne surprise lors de la publication de ses ventes 2009 en annonçant une marge opérationnelle ajustée estimée de 16,4%, supérieure au consensus de 15,6%. Les analystes attribuent cette bonne performance à des réductions de coûts et à des gains de productivité. Bureau Veritas a ainsi réussi à effacer la déception d'un chiffre d'affaires 2009 inférieur aux attentes.
Il s'est élevé à 2,648 milliards d'euros - le consensus Reuters était de 2,664 milliards d'euros - en croissance organique de 1,9%. Sur les trois derniers mois de l'année, Bureau Veritas a cependant affiché une décroissance organique de 3,3%.
Le groupe a profité de cette publication pour dévoiler une estimation de son résultat opérationnel ajusté annuel. Il devrait être supérieur à 430 millions d'euros, ce qui représente une marge de 16,4%, à comparer avec 15,2% en 2008.
Les analystes ont également apprécié le recul de 200 millions d'euros de la dette à moins de 700 millions d'euros à la fin 2009.
Pour 2010, le groupe anticipe un retour progressif à une croissance organique positive au cours de la seconde partie de l'exercice dès lors que les activités des divisions cycliques auront cessé de décroître. Il compte également maintenir sa marge opérationnelle. Bureau Veritas, s'appuyant sur sa génération de cash flow, compte par ailleurs « relancer activement » activement sa stratégie de croissance externe dès le premier semestre.
A plus long terme, les objectifs du groupe demeurent ceux du plan stratégique présenté lors de l'introduction en Bourse, en octobre 2007, qui vise un doublement du chiffre d'affaires entre 2006 et 2011. Cet objectif s'entend sur la base des taux de change 2006 en supposant une contribution au chiffre d'affaires consolidé d'environ 500 millions d'euros provenant de nouvelles acquisitions en 2010/2011.
Enfin, ce plan prévoit, entre 2006 et 2011, une amélioration de 150 points de base de la marge opérationnelle ajustée, hors acquisitions, et une croissance moyenne annuelle de 15 à 20% du résultat net ajusté, hors éléments non-récurrents.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Bureau Veritas détient une position clé de numéro deux mondial sur le marché très porteur et acyclique de l'inspection et de la certification des produits pendant leur fabrication et durant toute leur durée de vie.
- Le groupe a un atout de poids face aux cycles économiques : plus de 40% de son chiffre d'affaires se fonde sur des contrats à long terme générateurs de revenus récurrents.
- La société de services d'évaluation de conformité et de certification bénéficie d'un ENVIRONNEMENT porteur en raison de règlements de plus en plus contraignants.
- Le groupe dispose de la capacité de faire passer des hausses de prix.
- Bureau Veritas confirme ses objectifs fixés lors de son entrée en Bourse en 2007, à savoir le doublement du chiffre d'affaires et des résultats entre 2006 et 2011.
- L'endettement net du groupe devrait se réduire grâce à une pause dans la politique d'acquisitions.
Les points faibles de la valeur
- Bureau Veritas est sensible à l'évolution du dollar. Le groupe réalise 45% de son chiffre d'affaires hors d'Europe.
- Le titre reste sous la menace de la cession potentielle d'une partie de la participation de Wendel.
Comment suivre la valeur
- La valeur a un profil défensif
- L'activité de Bureau Veritas est étroitement liée à la perpétuelle évolution des contraintes de sécurité réglementaires.
- La stratégie de son principal actionnaire Wendel doit également être suivie.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux entreprises
Selon la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), le transport routier affiche des niveaux d'activité inférieurs de 10% à 15% à ceux d'avant la crise. Sur les neuf premiers mois de 2009, 1.263 défaillances d'entreprises ont été enregistrées, en hausse de 0,8% par rapport à la même période de 2008. A cette époque, le nombre de défaillances avait déjà fortement augmenté du fait de la flambée du prix du gazole (+54,7%). Ce sont étonnamment les défaillances d'entreprises de plus de 50 salariés qui progressent surtout (+4,35%) alors que celles des TPE (très petites entreprises de moins de 10 salariés) ont baissé de 2,5% par rapport à 2008. Des négociations salariales sont actuellement menées pour éviter des grèves qui paralyseraient les entrepôts de la grande distribution. La taxe carbone fait partie des enjeux de ces tractations. L'Etat a proposé de réduire d'environ 100 millions d'euros cette taxe pour les entreprises du transport routier. Son montant total s'élèverait à 400 millions d'euros. En échange, le gouvernement demande un effort sur les salaires. Or syndicats comme patronat n'ont pas été enthousiastes face à cette proposition. Pour résoudre les problèmes qui affectent de façon structurelle ce secteur, l'Etat souhaite la tenue d'états généraux du transport début 2010, qui aborderaient les aspects sociaux, environnementaux et économiques.