LVMH, numéro un mondial du luxe, a annoncé jeudi avoir enregistré une baisse de son bénéfice net et de son chiffre d'affaires en 2009, essentiellement freiné par le champagne, dans un contexte de crise, et n'a pas fait de prévision chiffrée pour cette année.
L'an passé, son bénéfice net a reculé de 13% à 1,755 milliard d'euros et son chiffre d'affaires a diminué de 1% à 17,05 milliards d'euros.
Ces chiffres sont dans la ligne des attentes des analystes qui prévoyaient un chiffre d'affaires de 17,11 milliards d'euros et un bénéfice net de 1,78 milliard, selon le consensus établi par Dow Jones Newswires.
Le cash flow disponible a fortement augmenté passant de 1,3 milliard en 2008 à 2,2 milliards en 2009, soit une hausse de 66%.
Le repli des ventes est, pour partie, attribuable aux vins et spiritueux, qui accusent une baisse de 12% à 2,7 milliards d'euros.
Le champagne, qui a vécu une année "particulièrement difficile" a dit le PDG du groupe Bernard Arnault, a reculé de 16% sur l'année. L'activité "a été marquée par l'impact de la crise, amplifié par un mouvement de déstockage de la part des distributeurs".
La division montres et joaillerie a subi aussi de plein fouet la crise avec un repli des ventes de 13% à 764 millions d'euros.
Mais selon M. Arnault qui s'exprimait au cours de la conférence de présentation des résultats, "le phénomène de déstockage est arrivé à la fin et on sent depuis fin de l'année une reprise assez nette" dans les deux secteurs.
L'activité mode et maroquinerie, tirée par sa marque star Louis Vuitton, affiche des ventes en hausse de 5%, la distribution sélective de 4% tandis que les parfums et cosmétiques ont bien tenu (-4%).
Pour compenser la baisse du bénéfice net et du chiffre d'affaires en 2009, LVMH s'est notamment attaché "à contenir ses coûts et à sélectionner ses investissements".
Ainsi si Bernard Arnault a mis en avant la "croissance à deux chiffres" de Louis Vuitton, performance "tout à fait unique dans l'univers du luxe", le PDG de la griffe Yves Carcelle a précisé que l'expansion de la maison serait "ciblée" en 2010, une démarche peu connue chez Vuitton.
S'il y aura environ "le même nombre de mètres carrés, une partie de cet investissement sera consacré à l'agrandissement et l'embellissement de villes existantes et un peu moins d'ouvertures nettes".
Au quatrième trimestre globalement, LVMH a repris un peu de couleurs avec des ventes en hausse de 1% sur l'ensemble des activités. Le groupe précise même avoir atteint un niveau de ventes "record" en décembre et un mois de janvier dans la même veine.
Ceci montre "une excellente résistance" du groupe en 2009, s'est félicité son PDG. "Les marchés émergents (comme la Chine, ndlr) ont soutenu la croissance en 2009 et ont compensé la baisse d'activité dans les marchés mûrs" comme les Etats-Unis ou l'Europe.
Il est toutefois resté prudent pour l'année en cours. "Le contexte est quand même difficile à prévoir", a-t-il estimé. "On ne va pas faire de prévisions chiffrées", a-t-il ajouté.
Pour 2010, le groupe "va maintenir (...) une grande rigueur de gestion dans l'ensemble de ses métiers", pour tenir compte de "l'incertitude sur la vigueur de la reprise économique".
Bernard Arnault a précisé ainsi qu'il comptait "doubler la valeur du groupe dans les cinq prochaines années" et en plaisantant qu'il continuait "à acheter des actions" LVMH.
Le groupe va proposer un dividende de 1,65 euro par action contre 1,60 l'an dernier.