Gaby Bonnand, secrétaire national de la CFDT chargé de la protection sociale et des questions économiques, devrait être élu vendredi à la présidence de l'assurance chômage (Unedic), pour laquelle il est le seul candidat en lice.
Le nouveau président de l'organisme géré paritairement sera élu lors d'un conseil d'administration comptant 25 représentants syndicaux (5 par syndicats, CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et 25 représentants patronaux (17 Medef, 5 CGPME, 3 UPA).
La présidence de l'Unedic, actuellement assurée par Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), revient alternativement tous les deux ans à un représentant syndical ou patronal.
De la création de l'Unedic en 1959 à 1990, FO assurait la présidence du côté syndical. Depuis 1993, c'est la CFDT qui alterne avec le patronat.
"Il n'y a pas de suspense : il n'y a qu'un seul candidat", a déclaré jeudi à l'AFP Eric Aubin (CGT), précisant que son organisation "va s'abstenir" notamment parce qu'"un vote favorable pourrait être interprété comme un soutien à la convention d'assurance chômage", à laquelle la CGT s'était opposée.
La CFE-CGC "votera pour" Gaby Bonnand, a indiqué Alain Lecanu, en espérant "un partage d'informations fort dans un contexte où l'Unedic est en phase de repositionnement".
La CFTC votera aussi pour le candidat de la CFDT, "mais réaffirmera son attachement à la défense du paritarisme, alors que la fusion a réduit le champ de compétences de l'Unedic", a déclaré Gabrielle Simon, souhaitant que "l'Unedic perdure et se développe, notamment dans le traitement des contentieux sur le territoire et dans l'apport de statistiques".
Même si elle s'abstiendra, la CGT attend aussi que le prochain mandat permette de "conforter l'Unedic à laquelle beaucoup de prérogatives ont échappé, en lui donnant de nouveaux rôles, dont une sorte de labellisation et de contrôle des opérateurs privés de placement".
Quant à FO, elle "aura des exigences", avait déclaré mi-janvier Stéphane Lardy, jugeant que depuis la fusion Assedic-ANPE, "on n'est plus simplement dans la gestion d'une convention d'assurance chômage" et que "la question fondamentale est la survie" de l'Unedic.
Depuis la fusion ANPE-Assedic pour créer Pôle emploi, l'Unedic ne chapeaute plus les Assedic, chargées d'indemniser les chômeurs ayant suffisamment cotisé, et a perdu des missions, comme le recouvrement des cotisations, transféré aux Urssaf.
Mais c'est toujours au sein de l'Unedic que les partenaires sociaux décident du montant des cotisations et allocations dans le cadre de la cruciale convention d'assurance chômage.