
La Chine est prête à adopter une politique monétaire "plus flexible" en fonction des "circonstances", a déclaré jeudi à Davos le vice-Premier ministre chinois, Li Keqiang.
"Nous allons maintenir la continuité et la stabilité de nos politiques macroéconomiques, continuer à suivre une politique budgétaire volontariste et une politique monétaire modérément souple et rendre ces politiques mieux ciblées et plus flexibles pour répondre à de nouvelles circonstances", a déclaré le responsable chinois devant le Forum économique mondial (WEF).
Pékin est accusé par les Etats-Unis et d'autres pays de maintenir sa monnaie à un niveau anormalement bas pour aider ses exportations. De nouvelles déclarations ont été faites dans ce sens à Davos depuis l'ouverture du Forum mercredi.
La déclaration de Li Keqiang, pressenti pour être le prochain Premier ministre chinois, n'évoque pas directement un assouplissement du contrôle des changes actuel mais laisse la porte ouverte à une telle évolution.
Le responsable a également déclaré que Pékin était "confiant de pouvoir conserver une croissance rapide et régulière", alors que beaucoup d'économistes s'inquiètent des risques de surchauffe de l'économie et d'un dérapage des prix.
Pour le vice-Premier ministre, la Chine, qui a enregistré une croissance de 8,7% en 2009, devrait continuer son expansion rapide. "Nous sommes confiants de pouvoir (...) maintenir une croissance rapide et régulière de l'économie chinoise", a-t-il affirmé.
La Chine, dont l'excédent commercial a atteint l'année dernière 196,1 milliards de dollars, va aussi encourager la consommation privée. La demande chinoise ainsi créée pourrait pousser la croissance économique du pays et "offrir un marché gigantesque au monde", selon M. Li.
Mais il a également averti que même si la situation économique s'était améliorée, "la tempête ne s'est pas encore apaisée".
"Nous devons continuer à travailler ensemble comme les passagers d'un même bateau", a-t-il ajouté, appelant la communauté internationale à poursuivre sa coopération lancée durant la crise financière.
Le vice-Premier ministre, qui a demandé à accorder plus de poids aux pays en développement, s'en est également pris aux Etats-Unis, en lançant que "la discipline et la responsabilité de la part des émetteurs de monnaie de réserve mondiale devraient être renforcées".