Boeing bondit de 3,95% à 59,99 dollars après avoir dégagé un bénéfice net de 1,268 milliard de dollars au quatrième trimestre, contre une perte de 86 millions de dollars un an plus tôt. Le constructeur aéronautique américain a profité du rebond de ses ventes, puisqu'il a vu son chiffre d'affaires progresser de 42% à 17,937 milliards de dollars. Le consensus Reuters prévoyait un bénéfice par action de 1,36 dollar et des ventes de 17,57 milliards. Le cash flow d'exploitation a atteint 3,2 milliards de dollars.
"La société reste confrontée à des défis importants. Mais au vu de l'année que Boeing vient de subir, on peut dire que le groupe s'en est très bien sorti", a commenté Alex Hamilton, analyste chez Jesup & Lamont, cité par Reuters.
Boeing table sur un bénéfice par action 2010 compris entre 3,7 et 4 dollar et sur un chiffre d'affaires compris entre 64 et 66 milliards de dollars. "Les prévisions de livraisons (Aviation commerciale) pour 2010 devraient se tenir entre 460 et 465 appareils", selon le groupe.
"Les objectifs pour 2010 sont au nombre de trois : maintenir NOS solides performances opérationnelles, certifier et délivrer les 787 et 747-8 et poursuivre le repositionnement de nos activités défense, espace et sécurité", a déclaré Jim McNerney, directeur général de Boeing, cité dans un communiqué.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
L'Iata ne prévoit pas de retour rapide au taux de croissance qui existait sur la période 2005-2008. Si, en octobre dernier, le trafic aérien mondial a bénéficié d'une demande meilleure de 6% au point le plus bas constaté en mars 2009, elle reste de 5% inférieure au point le plus haut du début de 2008. C'est pourquoi, en dépit de l'amélioration d'octobre, l'association a maintenu sa prévision d'une perte nette de 11 milliards de dollars pour le secteur en 2009. Elle estime que l'année prochaine cette perte nette devrait s'établir à 4 milliards de dollars. Dans un contexte de crise, les compagnies à bas coût tirent bien leur épingle du jeu et ont réussi à gagner des parts de marché : cette année, elles devraient transporter environ 175 millions de passagers en Europe, soit 17% de plus que l'an passé. La plupart des grandes compagnies, en particulier Air France-KLM, Lufthansa et British Airways, qui cherchent toutes à réduire leurs coûts, s'adaptent. La première à avoir réagi est British Airways, qui a supprimé la restauration sur les vols d'une durée inférieure à une heure et demie et a instauré le second bagage payant.
Aéronautique - Défense
Selon le dirigeant d'Airbus, les deux prochaines années devraient être difficiles pour l'industrie aéronautique, ce qui pourrait entraîner une nouvelle baisse des cadences d'assemblage d'avions. Sa maison mère, EADS, ne peut fournir de prévision précise de résultats pour 2009 du fait des incertitudes liées à ses deux programmes phares - l'A400M (transport militaire) et l'A380. Boeing, de son côté, a fortement abaissé ses prévisions pour 2009, du fait des difficultés liées au développement de ses avions 747-8 et 787. Les industriels français misent beaucoup sur le successeur de l'A320. Ce nouvel avion « vert » devrait permettre un gain de consommation de carburant, et donc d'émissions de CO2, de 50% d'ici à 2020. L'objectif est de créer une rupture technologique avec les concurrents russes et chinois, qui bénéficient de coûts de production beaucoup plus faibles. Sur une période de cinq à six ans, l'industrie aéronautique française souhaite obtenir 800 millions d'euros pour compléter ses recherches sur ce nouvel avion. Elle espère que le grand emprunt lancé par l'Etat français l'aidera à financer ses travaux.