Le constructeur américain General Motors a annoncé mardi la cession pour 400 millions de dollars au néerlandais Spyker de sa filiale suédoise Saab, qui échappe de justesse à la casse un an après sa mise en vente et à l'issue de longues semaines de négociations.
General Motors (GM) et le fabricant de voitures de luxe Spyker Cars ont "passé un accord contraignant sur le rachat de Saab (...) dans le cadre duquel Spyker va former une nouvelle société, Saab Spyker Automobiles", a indiqué mardi GM dans un communiqué.
"C'est une grande nouvelle pour les employés, les fournisseurs et les concessionnaires de Saab, une grande nouvelle pour des millions de clients et d'adeptes de Saab dans le monde, et une grande nouvelle pour GM", a commenté John Smith, responsable des alliances chez GM.
La transaction, "si tout se passe rapidement, devrait être finalisée à la mi-février, et le démantèlement annoncé de Saab", entamé il y a deux semaines, "sera immédiatement suspendu", a ajouté le groupe américain, sorti de la faillite l'été dernier.
GM va recevoir "74 millions de dollars en numéraire, 326 millions de dollars en actions préférentielles", a détaillé John Smith, lors d'une conférence de presse.
"Nous pensons que c'est une transaction équitable pour GM", a-t-il ajouté, faisant état d'un "autre élément pour GM pas encore divulgué".
Dans un communiqué publié depuis son siège de Zeewolde (centre des Pays-Bas), Spyker a souligné que le paiement se ferait en deux versements, le premier le jour de la clôture de la transaction pour 50 millions de dollars, le second le 15 juillet.
Le gouvernement suédois a parallèlement annoncé qu'il garantirait le prêt de 400 millions d'euros demandé par Saab auprès de la Banque européenne d'investissement (BEI).
GM va "continuer à soutenir Saab et Spyker", notamment en lui fournissant des services d'ingénierie et certaines pièces pendant une période de transition, a indiqué John Smith, soulignant que l'accord ne comprend "aucune garantie" sur les 3.400 emplois chez Saab.
Victor Muller, le patron de Spyker, avait affirmé à la mi-janvier qu'il "embaucherait plutôt que de licencier" chez Saab, "car la capacité de production aurait besoin d'être augmentée rapidement".
En marge du salon automobile de Detroit, il avait fait valoir qu'une combinaison "Spyker-Saab serait très attirante en termes de partage de distribution, de technologie, des infrastructures et des pièces détachées", mais aussi en termes de recherche et développement.
M. Muller avait toutefois prévenu qu'il faudrait "plusieurs années" pour remettre Saab sur pied.
Mardi, il a affirmé que son groupe "se réjouissait à l'idée de faire partie du prochain chapitre de l'histoire (...) de cette marque emblématique".
Jan Åke Jonsson, directeur général de Saab, a de son côté évoqué mardi "15 mois difficiles" mais estimé que l'accord allait "assurer l'avenir de Saab et permettre de maximiser le potentiel de la marque".
Spyker est détenu à 30% par le groupe financier russe Convers, contrôlé par le milliardaire russe Vladimir Antonov, et à 25% par le fonds souverain d'Abou Dhabi Mubadala Development.
Il s'agit du premier succès que peut revendiquer GM depuis sa reprise en mains par le nouveau PDG du groupe Ed Whitacre, choisi par l'administration Obama pour présider le conseil d'admnistration après la sortie de faillite du constructeur en juillet.