STMicroelectronics (+ 1,74% à 6,089 euros) affiche la plus forte de l'indice CAC 40, dont la grande majorité des membres évolue dans le rouge. Le fabricant de semi-conducteurs bénéficie des bons résultats trimestriels de son plus proche comparable boursier, l'américain Texas Instruments. Cette publication est de bon augure alors que le groupe franco-italien doit dévoiler sa performance trimestrielle ce soir après la clôture de Wall Street. Texas Instruments a bénéficié d'une forte demande pour l'ensemble de ses produits et celle-ci devrait perdurer.
Au quatrième trimestre, le groupe texan a multiplié par six son bénéfice net à 655 millions de dollars, soit 52 cents par action. Le consensus Thomson Reuters a ainsi été dépassé de 3 cents. Sur la même période, le chiffre d'affaires a progressé de 21% à 3 milliards de dollars, à comparer avec la prévision moyenne de Wall Street de 2,98 milliards de dollars.
« Au quatrième trimestre, la demande a été vigoureuse dans l'ensemble de NOS marchés finaux sans le ralentissement traditionnel des vacances. Tout au long de cette période, nous pensons que les stocks des clients et des distributeurs ont été faibles », a commenté Rich Templeton, PDG de Texas Instruments.
Avant de poursuivre à propos des perspectives du groupe : « Avec une demande qui reste solide et des stocks bien inférieurs à leurs niveaux historiques, nos perspectives pour le premier trimestre reflètent la possibilité d'une progression des ventes par rapport trimestre précédent au lieu du repli saisonnier traditionnel ».
Concrètement, Texas Instruments vise un bénéfice par action compris entre 44 et 52 cents pour des ventes situées entre 2,95 et 3,19 milliards de dollars. Le consensus s'élevait respectivement à 43 cents et 2,83 milliards de dollars.
Ce soir, STMicroelectronics présentera ses résultats pour le quatrième trimestre. Dans une note publiée ce matin, Credit Suisse indique qu'il n'attend que peu de surprises lors de cette publication. Le broker anticipe une performance légèrement supérieure à ses prévisions d'un chiffre d'affaires de 2,44 milliards de dollars et d'un bénéfice par action de 5 cents. Il rappelle que le consensus s'élève à respectivement 2,47 milliards de dollars et 4 cents.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Performances et stratégie
Chiffre d'affaires
Au 30.09.2009 : 5.927 millions de dollars (-21,7%)
Au 30.06.2009 : 3.653 millions de dollars (-25%)
Au 31.12.2008 : 9.842 millions de dollars (-1,6%)
Résultats
Au 30.09.2009, Résultat d'exploitation : perte de 1.016 millions de dollars ; résultat net part du groupe : perte nette de 1.061 millions de dollars
Au 30.06.2009, Résultat opérationnel : - 704 millions (contre un profit de 94 millions au 30.06.2008) - Résultat net part du groupe : -790 millions de dollars (contre 50 millions de profit au 1er semestre 2008)
Au 31.12.2008, Résultat opérationnel : 139 millions de dollars (contre - 406 millions au 31.12.2007) - Résultat net part du groupe : -518 millions de dollars (contre -433 au 31.12.2007)
Prévisions
Le groupe estime que la reprise de son industrie s'est amorcée et que le pire de la crise économique est derrière lui. Selon son dirigeant, compte tenu de la base du carnet de commandes et de la visibilité actuels, au quatrième trimestre, la croissance du chiffre d'affaires net devrait être comprise entre 5% et 12% par rapport au troisième trimestre 2009. Quant à la marge brute, elle devrait continuer significativement à s'améliorer et s'établir à environ 36,5%, à plus ou moins 1,5 point de pourcentage près.
Les perspectives annoncées reposent sur une hypothèse de taux de change effectif d'environ 1,43 dollar pour 1 euro pour le quatrième trimestre. Même si elle ne sera pas encore optimale, l'utilisation des capacités de production devrait se normaliser substantiellement.
Le groupe espère revenir à son niveau d'activité d'avant la crise, à savoir 10 milliards de dollars environ sur une base annuelle, autour du quatrième trimestre de 2010.
Stratégie
Le groupe continue à se concentrer sur sa structure de coûts. Alors qu'il a déjà réduit d'un tiers le nombre de ses usines dans le monde, il a prévu de sous-traiter 20% de sa production, contre environ 15% actuellement.
Son plan de productivité et d'économies d'un montant de un milliard de dollars, devrait être achevé vers mi-2010. STMicroelectronics continue également à développer et lancer de nouveaux produits innovants, tels que les microcontrôleurs, les produits automobiles, les gyroscopes et les accéléromètres MEMS, de façon à profiter de l'amélioration des conditions de marché.
Evènements financiers
En 2008 STMicroelectronics a déconsolidé l'activité de mémoires flashes en créant une nouvelle société, Numonyx, dans laquelle il détient 48,6% des parts, tandis qu'Intel en détient 45,1% et Francisco Partners les 6,3% restant. Le groupe a également acquis Genesis Microchip sur le marché de la télévision digitale.
Enfin, le groupe a créé une joint-venture à 50/50 avec Ericsson dans le domaine des mobiles, nommée 'ST-Ericsson'. Elle est opérationnelle depuis le 1er février 2009. Cette entité a connu des débuts difficiles du fait d'une baisse de la demande de portables et d'une pression accrue sur les prix. Sur le troisième trimestre, elle a affiché un chiffre d'affaires de 728 millions de dollars, en progression de 9%, mais elle a publié des pertes nettes. Ces dernières, en baisse, se sont élevées à 112 millions de dollars sur la période, contre 213 millions de dollars de pertes un an auparavant.
Forces et faiblesses de la société
Forces
- STMicroelectronics bénéficie de bonnes positions concurrentielles dans le monde, en particulier en Europe;
- Ses ventes sont réparties de manière relativement équilibrée entre ses cinq secteurs d'activité;
- STMicroelectronics est l'une des entreprises les plus innovantes de son marché;
- Les importants efforts de restructuration réalisés par le groupe devraient lui permettre de sensiblement améliorer ses performances opérationnelles;
- Grâce à un contexte plus favorable, et à la réduction des stocks, le groupe a bénéficié d'une progression de 14% de ses revenus sur le troisième trimestre 2009 (par rapport au second trimestre 2009), tout en réduisant ses pertes trimestrielles sur un an (pertes de 201 millions de dollars sur le troisième trimestre, contre un déficit de 289 millions au cours du troisième trimestre 2008);
- Certains analystes estiment que ST-Ericsson devrait être prochainement bénéficiaire, grâce à la montée en puissance de la 3G;
- Le secteur devrait renouer avec la croissance dès 2010, ce qui aura un impact positif sur les comptes du groupe;
- La structure financière du groupe est très solide avec un taux d'endettement net faible.
Faiblesses
- Même si les dernières tendances s'améliorent, l'activité sur neuf mois pâtit d'un fort recul (près de 22%) sur un an;
- Sur le troisième trimestre, le groupe affiche sa septième perte trimestrielle consécutive, alors que son dirigeant se refuse à toute prévision concernant la date de retour à l'équilibre ;
- Les investisseurs sont inquiets de la faiblesse du cours du dollar qui impacte négativement les performances du groupe.
La valeur et son secteur
Principales activités
Cinq grands secteurs : les télécommunications (36% de l'activité), l'électronique grand public (17%), les périphériques informatiques (16%), l'automobile (15%) et les applications industrielles (16%).
Le secteur
Le cabinet de recherche Gartner a revu à la hausse ses prévisions pour le marché des semi-conducteurs en 2009. Alors qu'il prévoyait auparavant un recul de 17%, il estime désormais que le recul devrait s'établir à 11,4%, grâce à la résistance des secteurs du PC et de la téléphonie. Tous deux représentent 60% de l'ensemble du marché des semi-conducteurs. Selon les professionnels, le marché devrait renouer avec la croissance dès cette année. Ainsi, selon la Semiconductor Industry Association (SIA), la croissance mondiale du marché devrait atteindre 10,2% en 2010. La World Semiconductor Trade Statistics (WSTS) table sur 12,2% et l'institut Gartner sur 12,8%. Le marché retrouverait alors des niveaux proches de ceux de la fin de 2008.
La valeur dans son secteur
Cinquième plus grande société de semi-conducteurs au monde, numéro un européen.
Comment suivre la valeur
- La structure de son activité rend l'entreprise très dépendante des secteurs des télécommunications, de l'électronique, de l'informatique et de l'automobile;
- Les fluctuations du cours du dollar sont à surveiller car une variation de 1% du taux euro/dollar coûte de 8 à 10 millions de dollars de ventes;
- Le secteur est cyclique et très lié à la conjoncture;
- Le niveau des stocks mondiaux de semi-conducteurs est un bon indicateur car plus ce niveau est élevé plus la demande sera faible et plus les capacités de production sont excédentaires.
Rémunération des actionnaires
Dernier dividende versé
0,36 dollar (0,25 euro) par action
Taux de distribution des dividendes
non significatif (car pertes nettes)
Taux de croissance du dividende par action
+20%
Rendement
4%
Estimation du prochain dividende par action
ND
LE SECTEUR DE LA VALEUR
=/Semi-conducteurs/=
Gartner a relevé ses prévisions pour le marché mondial des semi-conducteurs en 2009: il ne devrait plus reculer de 17% mais de 11,4% (à 226 milliards de dollars). Selon le cabinet d'études, la reprise des ventes interviendra dès 2010 : le chiffre d'affaires devrait croître de 13%, atteignant ainsi son niveau de 2008 (255 milliards de dollars). Le cabinet iSuppli anticipe également un recul du marché moins fort que prévu cette année (à 16,5% contre une prévision précédente de 23%). Il table, lui, sur une croissance de 13,8% du marché sur l'ensemble de 2010. Avec la crise, les entreprises qui consacrent structurellement une part importante de leur chiffre d'affaires aux investissements, ont choisi de réduire leurs coûts et de limiter ces budgets. Cela risque de les pénaliser car les professionnels estiment qu'à moyen terme c'est l'innovation qui soutiendra le marché. Certains experts considèrent que depuis l'apparition du microprocesseur, du microcontrôleur, des mémoires DRAM, flash et Eprom, l'industrie n'a pas suffisamment innové, ce qui menace à terme sa vitalité.
Electronique
Le cabinet d'études américain In-Stat estime que la plus grande menace pour les équipements GPS (équipements de localisation par satellite) est l'essor des téléphones mobiles équipés d'un système de positionnement par satellite. Les ventes de ces portables devraient tripler en trois ans. En attendant, le leader mondial, Garmin, et son concurrent néerlandais, TomTom, ont annoncé des résultats décevants. Ils ont d- baisser leurs prix de vente pour faire face à une baisse de la demande. En dépit de 3,9 millions d'équipements GPS vendus au troisième trimestre et une augmentation des ventes en Amérique du Nord et en Asie, l'américain Garmin a affiché une baisse de 10% de son chiffre d'affaires trimestriel, à 781 millions de dollars. Quant à TomTom, il a enregistré une baisse de 15% de son chiffre d'affaires, malgré une hausse de ses livraisons d'appareils. Réagissant à l'évolution de leur environnement, Garmin, TomTom et Navigon ont lancé des applications GPS pour l'iPhone. Ils peuvent également compter sur certains relais de croissance, tels que les GPS pour piétons et pour automobiles.
Autre bataille faisant rage dans le secteur de l'électronique : celle du livre numérique, ou e-book. Apple devait se lancer sur ce marché début 2010. Le groupe vient de reporter ce lancement au second semestre. Cette initiative risque fortement de compromettre les ambitions de Sony (qui vise 40% du marché du e-book en 2013) car le lecteur d'Apple devrait être doté d'un écran Oled, technologie qui permet un meilleur rendu des couleurs. Cet avantage risque de séduire nombre de lecteurs alors que ses concurrents proposent une technologie en noir et blanc. En attendant, le dernier roman de la célèbre J. K. Rowling « Harry Potter et les reliques de la mort », est accessible en version française sur Wattpad, une des applications disponibles sur l'iPhone et l' iPod Touch d'Apple. Le marché du livre numérique est pour le moment marginal : seuls 3 millions de lecteurs de livres numériques devraient être vendus cette année aux tats-Unis (essentiellement par Amazon et Sony) à comparer à plus de 57 millions d'iPhone et iPod Touch.