Le groupe d'énergie GDF Suez a tenté, sans succès, de prendre le contrôle du producteur d'énergie britannique International Power, par le biais d'un apport d'actifs, a-t-on appris lundi.
Les deux groupes ont annoncé dans des communiqués séparés qu'ils avaient mené des "discussions préliminaires" en vue d'un éventuel "rapprochement industriel", confirmant des informations parues dans la presse britannique.
Ce rapprochement n'impliquait "aucun paiement en numéraire", a même précisé GDF Suez, laissant entendre qu'il impliquait un échange d'actifs industriels.
"Aucun accord n?a été conclu entre GDF Suez et International Power. Les discussions sont interrompues", a conclu le groupe français.
Selon une source proche des négociations, GDF Suez proposait d'apporter certains actifs de sa branche International (le groupe est implanté dans plus de 30 pays) en échange d'une prise de participation majoritaire dans la société britannique. Les négociations avaient commencé à l'automne, selon cette même source.
Le rachat d'International Power aurait permis à GDF Suez d'atteindre une capacité de production d'électricité de 100 gigawatts (GW), contre 68 GW à ce jour. L'ancien Gaz de France a justement pour ambition d'atteindre 100 GW de capacités de production d'ici à 2013.
International Power, coté à la Bourse de Londres, détient 45 centrales électriques dans le monde, dont une demi-douzaine au Royaume-Uni, des actifs qui s'inscrivaient parfaitement dans les ambitions à l'international de GDF Suez.
Le cours de Bourse d'International Power, qui évoluait depuis le début de la séance en tête des hausses des valeurs vedettes londoniennes, a dégringolé aussitôt après cette mise au point.
Le titre a lâché lundi 3,42% à 311 pence, la plus forte baisse du Footsie, l'indice vedette de la Bourse de Londres.
Le Sunday Times avait rapporté dimanche que GDF Suez négociait une prise de contrôle d'International Power et que les patrons des deux sociétés étaient en discussions depuis plusieurs mois.
Le journal dominical avait affirmé que GDF Suez n'avait pas encore fait d'offre formelle mais qu'il avait reçu l'aval du gouvernement français et nommé les banques Rothschild, BNP Paribas et Goldman Sachs pour mettre au point une proposition de rachat en actions et en numéraire.
International Power a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires de 4,89 milliards de livres (5,52 milliards d'euros), contre 83 milliards d'euros pour GDF Suez.
Le groupe français a de grandes ambitions au Royaume-Uni où il compte détenir "un ou deux" réacteurs nucléaires de type EPR "à l'HORIZON 2020".
Son concurrent hexagonal EDF avait en septembre 2008 mis la main sur l'exploitant de centrales nucléaires British Energy, pour la somme de 13,5 milliards d'euros.