Pour CGG Veritas, l'année boursière 2010 commence comme 2009 s'est terminée : sur les chapeaux de roues. Soutenue par deux nouveaux contrats, la société de services pétroliers spécialisée dans la recherche sismique s'envole de 6,40% à 18,445 euros ce lundi, ce qui porte à 25% sa hausse depuis le 1er janvier. L'année 2009 s'était soldée par une progression de 29% dans le sillage du puissant rally des marchés actions entamé au printemps.
Frappé de plein fouet par la récession au premier semestre 2009, le groupe voit ses perspectives s'éclaircir peu à peu, à mesure que la reprise économique se dessine.
Dernière preuve en date, CGG Veritas a confirmé ce matin l'obtention de deux contrats en Arabie Saoudite auprès de la compagnie pétrolière publique Saudi Aramaco. Ces contrats, d'une valeur de 375 millions d'euros, seront réalisés par Arguas, filiale de CGG Veritas à 49% consolidée par mise en équivalence. Ces projets devraient débuter en juin et octobre 2010 pour se terminer d'ici 18 et 24 mois et sont assortis de prolongation de 18-24 mois.
Gilbert Dupont a a souligné les bonnes conditions de rentabilité dans lesquelles ont été signés ces contrats. Pour autant, le courtier a maintenu sa recommandation Alléger, soulignant que "ces contrats moyen terme ne constituent pas une surprise dans la mesure où le groupe avait d'ores et déjà évoqué leur probable obtention".
En revanche, le broker souligne que "d'autres appels d'offre pour des contrats de grande taille sur cette zone pourraient déboucher en 2010".
Pour CM-CIC Securities, qui reste à l'achat sur le titre, ces deux contrats "montre la continuité de l'investissement des compagnies pétrolières nationales dans leur sous-sol. D'autres contrats majeurs devraient être attribués dans le Golfe persique cette année, et CGG Veritas sera bien positionné pour en bénéficier".
Enfin, Bank of America-Merrill Lynch a maintenu sa recommandation sur la valeur, soulignant que ces deux contrats confirmaient l'amélioration des perspectives du groupe.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe présente une taille critique dans chacun de ses métiers grâce à une politique de croissance externe (Sercel, Exploration Resources, Veritas).
- CGG Veritas profite de la montée en puissance de nouvelles technologies de sismique, dans lesquelles il a déjà beaucoup investi.
- Le groupe est leader dans les activités terrestre. Les tendances de cette branche restent bonnes avec des contrats moyen terme, d'où une meilleure visibilité.
- CGG Veritas a obtenu fin 2009 le plus gros contrat jamais octroyé dans l'industrie sismique, avec le groupe pétrolier public mexicain Pemex. Il dégagera des marges à deux chiffres qui devraient, selon les analystes, avoir un impact positif sur la rentabilité de l'ensemble de l'activité de services sismiques.
- La fusion avec Veritas donne au nouveau groupe une forte réactivité opérationnelle, une protection des marges et une flexibilité financière inconcevable avant en bas de cycle. Les leviers sur les résultats seront importants en sortie de crise.
Les points faibles de la valeur
- Premier maillon de la chaîne des services pétroliers, le secteur de la sismique est le plus exposé aux réductions rapides des dépenses des compagnies pétrolières. Il est donc ultra cyclique.
- Le secteur du sismique n'est pas encore concentré, ce qui conduit à d'importantes surcapacités en bas de cycle et de fait intensifie la pression concurrentielle.
- Les analystes attendent le redressement de l'activité de services et l'amélioration de sa rentabilité.
Comment suivre la valeur
- Comme toutes les sociétés parapétrolières, le groupe est fortement dépendant de l'investissement des compagnies pétrolières qui doivent investir dans la sismique, dans l'optique du renouvellement de leurs réserves pétrolières.
- Par ailleurs, pour certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services para-pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
- CGG Veritas veut endiguer les surcapacités dans l'activité Marine en réduisant sa flotte. Un retour à un marché sain est envisagé en 2011 au plus tard.
- Le groupe, techniquement opéable avec un flottant supérieur à 80%, fait plus souvent figure de prédateur potentiel.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'AIE (Agence internationale de l'énergie) a revu à la hausse ses prévisions de demande de pétrole pour cette année. Elle prévoit désormais un recul de 1,7% sur un an, à 84,8 millions de barils par jour (mbj). Jusqu'à présent elle tablait plutôt sur une diminution de 1,9%. Les estimations de l'AIE ont également été revues à la hausse pour 2010 : la demande devrait progresser de 1,6% sur un an, pour s'établir à 86,2 mbj. Les producteurs de pétrole s'inquiètent des conséquences sur leurs économies que pourrait avoir un accord sur le climat à Copenhague, en réduisant significativement la demande de pétrole. Ces inquiétudes ont été corroborées par les données de l'AIE, qui estime que le manque à gagner pour les producteurs lié à l'adoption de politiques davantage tournées vers l'ENVIRONNEMENT pourrait s'élever environ à 4.000 milliards de dollars d'ici 2030. Sans changement des politiques énergétiques, les revenus de l'opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) s'élèveraient à 28.000 milliards de dollars entre 2008 et 2030.