Carbone Lorraine a annoncé qu'il venait de signer un contrat de 13 millions de dollars pour la plus importante usine de dessalement d'Australie. Le projet d'usine de dessalement d'eau de mer mené par l'Etat de Victoria a été confié en juillet dernier au Consortium AquaSure composé de Suez Environnement, à travers sa filiale Degremont, de Thiess, entreprise australienne de construction et de services et de Macquarie Group, fournisseur international de services bancaires et financiers.
Cette usine de dessalement, d'une capacité de 450 000 m3 d'eau potable par jour, permettra de répondre à environ un tiers des besoins en eau de l'agglomération de Melbourne dès la fin de l'année 2011. Ce sera la plus grande usine de dessalement d'eau de mer par osmose inverse de l'Hémisphère Sud, a précisé Carbone Lorraine.
Xianda, base de production chinoise de Carbone Lorraine, fabriquera des filtres sous pression en acier carbone ébonité, utilisés pour filtrer l'eau de mer dans l'étape de prétraitement avant osmose inverse. La fabrication de ces filtres de grande dimension, d'un poids individuel d'environ 60 tonnes, est confiée à Xianda qui fournit actuellement à Degrémont des équipements pour un projet similaire.
"Ce nouveau contrat s'inscrit dans la stratégie du groupe Carbone Lorraine visant à se développer dans le marché du traitement de l'eau, composante du développement durable", se félicite le spécialiste des solutions en graphite et des composants électriques.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Carbone Lorraine bénéficie d'une réputation centenaire et occupe des positions de premier rang sur ses principaux marchés, avec une situation financière solide.
- Le groupe opère sur des secteurs en forte croissance comme la chimie-pharmacie, l'électronique et les énergies renouvelables (éolien et solaire).
- La vente de l'ensemble des activités liées à l'industrie automobile est une étape essentielle du repositionnement du groupe sur ses marchés porteurs.
- Le groupe compte réaliser à terme 50% de son chiffre d'affaires dans le développement durable, qui regroupe les énergies alternatives, l'efficacité énergétique et le transport ferroviaire.
- La démarche de R&D et le positionnement du groupe sur des marchés très techniques sont considérés comme des atouts.
- Le groupe se développe fortement en Asie, qui devrait représenter près de 30% du chiffre d'affaires à moyen terme, contre 22% mi-2009.
- Carbone Lorraine a un nouvel actionnaire significatif, aux côtés d'AXA IM Private Equity (16,4%) et de la société d'investissement belge Sofina (7,2%). La CDC détient désormais 5,04% du capital, en partie grâce à un mouvement du Fonds stratégique d'investissement (FSI).
Les points faibles de la valeur
- La visibilité reste faible sur une amélioration des résultats.
- Carbone Lorraine réalise 37% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis, ce qui est pénalisant dans le contexte actuel de ralentissement économique et de baisse du dollar.
Comment suivre la valeur
- Le groupe est exposé au dollar et à la hausse des prix du cuivre et de l'énergie.
- La société étant dépendante des investissements industriels des entreprises et donc très sensible à la conjoncture économique, les marchés sur lesquels ses clients interviennent sont à suivre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Selon la FIM, si l'activité des industries mécaniques devrait décroître de 10% à 12% en 2009, elle devrait progresser de 2% à 3% l'année prochaine. La vraie reprise du secteur devrait intervenir en 2011. La FIM s'inquiète de la capacité de résistance des entreprises sur le plan financier. Elle estime que les licenciements vont vraisemblablement se poursuivre, tout comme les défaillances d'entreprises. C'est pourquoi elle a interpellé les pouvoirs publics pour que soient mises en place des mesures de soutien rapides et concrètes dans quatre domaines : financier, à l'export du fait de l'attitude très frileuse des compagnies d'assurance, social et fiscal. La mécanique n'est pas la seule filière à demander une aide gouvernementale. Représentant 900.000 salariés et 110 milliards d'euros de chiffre d'affaires, la filière électrique est candidate au grand emprunt. Elle a émis plusieurs propositions pour relancer le secteur en crise, parmi lesquelles l'instauration d'une prime au renouvellement du parc de moteurs électriques.