Le producteur indépendant d'électricité Séchilienne-Sidec a annoncé que des incidents techniques et des mouvements sociaux survenus au cours du second semestre auront un impact de près de 9 millions d'euros sur l'ebitda 2009 (résultat opérationnel avant dotation aux amortissements et aux provisions) et de près de 7 millions d'euros sur le résultat net 2009.
S'agissant des incidents techniques rappelle le groupe, un incendie dans un local électrique a conduit à interrompre le fonctionnement des deux tranches de CTBR-1 du 30 août au 28 septembre, comme signalé dans le communiqué du 1er octobre dernier.
Par la suite ajoute Séchilienne-Sidec, les centrales CTG à La Réunion, CTM à La Guadeloupe et CCG à La Martinique ont également été affectées par des dysfonctionnements plus mineurs, ayant aussi entrainé des indisponibilités et des pertes de production.
Le groupe dit avoir réagi en redéfinissant un programme adapté d'investissements d'exploitation et de maintenance préventive, en renforçant les équipes techniques et en engageant une démarche QHSE sur l'ensemble des centrales.
Par ailleurs, des mouvements sociaux ont affecté la production au cours du quatrième trimestre. Ils ont principalement concerné la centrale CTM à La Guadeloupe, arrêtée du 2 au 11 décembre, puis de nouveau à partir de la fin de l'année.
A La Réunion, les centrales CTBR et CTG ont été également affectées par des mouvements sociaux. Seule la centrale CTG a été rendue indisponible du 2 au 5 décembre.
"Un travail approfondi de rénovation des relations sociales dans le groupe a été engagé, notamment avec la nomination en fin d'année d'un Directeur des Ressources Humaines s'appuyant sur des relais régionaux", a déclaré Séchilienne-Sidec.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Les péripéties industrielles survenues en 2009 ne remettent pas pour autant en cause la pertinence du modèle de développement de Séchilienne Sidec, qui a largement fait ses preuves.
- L'objectif du groupe d'ici à 2012 vise à développer un parc de centrales photovoltaîques de 200 MW et à installer de nouvelles centrales thermiques, essentiellement dans les départements d'outre-mer, de 75 MW.
- Grâce à une amélioration de la gestion courante des centrales, la trésorerie du groupe a été portée à 65,2 millions d'euros au 30 juin 2009, contre 29,2 millions un an plus tôt.
Les points faibles de la valeur
- L'année 2009 est une année à oublier pour Séchilienne, qui a enchaîné les mauvaises nouvelles (grèves, baisse du prix du charbon, incidents techniques, décalage des développements dans le solaire, ...).
- La baisse du coût des matières premières énergétiques (charbon notamment) affecte le chiffre d'affaires du fait de l'indexation des prix de vente de l'électricité au coût du combustible.
- Le groupe devra attendre 2011 pour connaître la décision de la CRE (Commission de régulation de l'énergie) sur la mise en oeuvre de la clause de force majeure concernant le conflit guadeloupéen.
=/Comment suivre la valeur/=
- Séchilienne-Sidec étant spécialisé dans la production d'électricité basée sur la valorisation d'énergie renouvelable, les tendances concernant le développement durable sont à suivre.
- Pour certains analystes, il pourrait être intéressant de profiter d'une baisse excessive pour se renforcer sur la valeur, sachant que l'année 2010 devrait être bien meilleure pour Séchilienne.
- La détente sur le marché du crédit devrait faciliter le financement des futurs projets.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Dans son étude annuelle « l'Observatoire européen des marchés de l'énergie », Capgemini souligne l'impact exceptionnel de la crise économique sur le secteur des utilities. La consommation mondiale d'électricité et de gaz devrait baisser respectivement de 3,5% et 3% cette année. Selon l'étude, les acquisitions successives ont fragilisé la situation financière des dix principaux acteurs du secteur, dont la dette cumulée a bondi de 113% depuis 2006 pour atteindre 213 milliards d'euros en 2008. Les réductions de coût et les cessions d'actifs ont donc succédé à la croissance externe pour restaurer la flexibilité des intervenants. Les investissements ont également été revus à la baisse, au détriment des énergies renouvelables. La politique menée par EDF illustre bien cette tendance : après avoir réalisé une grosse acquisition en 2008, en rachetant British Energy pour plus de 14 milliards d'euros, c'est désormais le désendettement qui prime. Le groupe français espère se désengager au premier trimestre 2010 de son réseau de distribution en Grande-Bretagne, et en retirer 4 milliards d'euros.