Sodexo connaît l'une des plus fortes hausses des valeurs du marché SRD, avec une progression de 5,78% à 42,73 euros. Les investisseurs réagissent à la publication du chiffre d'affaires du premier trimestre. Affectées par une base de comparaison élevée, les ventes sont ressorties en repli, mais toutefois supérieures aux attentes. Le numéro deux mondial de la restauration collective a par ailleurs profité de cette publication pour confirmer ses objectifs annuels.
Au premier trimestre de l'exercice 2009-2010, clos le 30 novembre 2009, le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 2,7% en données publiées à 3,868 milliards d'euros. A périmètre constant et hors effets de change, les ventes ont accusé une baisse de 0,9%. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un repli de 2,1% à 3,742 milliards.
Par activité, les solutions de services sur site ont permis au groupe de dégager un chiffre d'affaires de 3,701 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'exercice, en baisse de 2,6%. L'activité solutions de motivation a chuté de 5,2% à 171 millions d'euros.
La situation financière du groupe n'a pas varié depuis la clôture du 31 août 2009 et le ratio d'endettement (dette financière nette sur fonds propres) s'est maintenu autour de 38 %.
«Les trois premiers mois de l'exercice 2009-2010 sont conformes à NOS attentes», a déclaré Michel Landel, le directeur général de Sodexo. «Si la conjoncture nous incite toujours à la prudence, nous réaffirmons nos objectifs pour l'année en cours», a-t-il ajouté.
Sodexo table sur un maintien du chiffre d'affaires à taux de change et périmètre constants au même niveau que celui de l'exercice précédent et sur un résultat opérationnel compris entre 750 millions d'euros et 770 millions d'euros hors effet de change.
Les brokers n'ont pas modifié leur opinion sur la valeur, mais ont émis des commentaires globalement positifs.
Oddo a conservé sa recommandation Accumuler et son objectif de cours de 43 euros. Oddo se félicite de la meilleure tenue de la croissance en Europe continentale, qui a reculé de 1,8% seulement. Ce phénomène «rassure un peu sur les marges à venir sachant que cela constitue la zone la plus dangereuse à nos yeux», écrit le broker.
CM-CIC a pour sa part maintenu sa recommandation Conserver ainsi que son objectif de cours de 47 euros sur le titre. Le groupe a été affecté par un effet de base attendu qui ne remet pas en cause les guidances annuelles, écrit-il.
Cheuvreux a quant à lui conservé son opinion Surperformance sur Sodexo, ainsi que son objectif de cours de 49 euros. Le broker tablait sur une baisse de 6,2% du chiffre d'affaires, contre un recul de 2,7% publié par le groupe.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- L'activité du groupe s'appuie en grande partie sur des contrats à long terme, ce qui garantit une bonne visibilité sur les résultats.
- Les deux tiers de l'activité et des profits du groupe sont réalisés auprès de donneurs d'ordres peu ou pas sensibles à la conjoncture : écoles et universités, prisons, hôpitaux ou encore administrations et collectivités publiques.
- Sodexo s'attache à diversifier et enrichir les prestations proposées, afin d'accroître la rentabilité des contrats existants.
- Le groupe est en phase de recentrage sur la « gestion des installations », qui recouvre les domaines de l'énergie, des services traditionnels de gestion et d'entretien des bâtiments ainsi que des services généraux, au détriment du pôle restauration.
- Si le marché de la restauration d'entreprise est mature, le marché du multiservice, qui consiste à proposer aux collaborateurs des entreprises clientes une offre variée sur le lieu de travail, recèle un fort potentiel.
- La situation financière du groupe reste solide. L'endettement net représentait fin août 2009 à peine 38% des fonds propres.
Les points faibles de la valeur
- Le taux de sous-traitance dans la restauration d'entreprise est déjà très élevé, ce qui limite la croissance de ce marché, par ailleurs devenu très concurrentiel.
- L'absence de Sodexo dans la restauration commerciale concédée (les chaînes présentes dans les aéroports, gares, autoroutes...) réduit sa puissance d'achat auprès de ses fournisseurs.
- Le groupe est en partie sensible au ralentissement conjoncturel : les suppressions d'effectifs, les restrictions de budget au niveau des entreprises et des dépenses de loisirs pèsent sur une partie de son chiffre d'affaires.
- En tant que prestataire de restauration et de services, le groupe est exposé à certains risques en matière environnementale (crises alimentaires) et doit se conformer à des contraintes réglementaires d'hygiène et de sécurité.
- Le groupe est toujours très prudent dans ses prévisions chiffrées, ce qui peut être source de déception pour le marché.
- Le groupe avoue ne pouvoir « maîtriser totalement le calendrier » de son recentrage stratégique sur la « gestion des installations ».
Comment suivre la valeur
- Les deux tiers de l'activité de Sodexo étant peu sensibles à la conjoncture, Sodexo est une valeur habituellement défensive.
- Le groupe est très présent en Amérique du Nord (40% du chiffre d'affaires); l'évolution du cours du dollar a donc une grande influence sur les résultats du groupe.
- Si la croissance organique reste la priorité, Sodexo ne s'interdit pas de saisir de nouvelles opportunités d'acquisitions ciblées.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux entreprises
Selon la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), le transport routier affiche des niveaux d'activité inférieurs de 10% à 15% à ceux d'avant la crise. Sur les neuf premiers mois de 2009, 1.263 défaillances d'entreprises ont été enregistrées, en hausse de 0,8% par rapport à la même période de 2008. A cette époque, le nombre de défaillances avait déjà fortement augmenté du fait de la flambée du prix du gazole (+54,7%). Ce sont étonnamment les défaillances d'entreprises de plus de 50 salariés qui progressent surtout (+4,35%) alors que celles des TPE (très petites entreprises de moins de 10 salariés) ont baissé de 2,5% par rapport à 2008. Des négociations salariales sont actuellement menées pour éviter des grèves qui paralyseraient les entrepôts de la grande distribution. La taxe carbone fait partie des enjeux de ces tractations. L'Etat a proposé de réduire d'environ 100 millions d'euros cette taxe pour les entreprises du transport routier. Son montant total s'élèverait à 400 millions d'euros. En échange, le gouvernement demande un effort sur les salaires. Or syndicats comme patronat n'ont pas été enthousiastes face à cette proposition. Pour résoudre les problèmes qui affectent de façon structurelle ce secteur, l'Etat souhaite la tenue d'états généraux du transport début 2010, qui aborderaient les aspects sociaux, environnementaux et économiques.