L'Oréal USA, filiale de L'Oréal, a fait l'acquisition de Maly's Midwest et Marshall Salon Services. « Avec ces deux acquisitions, la division SalonCentric de L'Oréal USA complète son réseau de distribution qui couvre désormais 80% du territoire des Etats-Unis, s'inscrivant dans la volonté constante d'offrir un meilleur service aux salons de coiffure américains », a expliqué le groupe de cosmétiques.
Maly's Midwest et Marshall Salon Services fournissent plus de 40 000 salons de coiffure répartis sur 8 Etats du Middle West à travers un réseau de 120 représentants et de 90 magasins réservés aux professionnels. Ensemble, ils ont réalisé un chiffre d'affaires d'environ 130 millions de dollars en 2009.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Performances et stratégie
Chiffre d'affaires
- Au 30.06.2009 : 8 769,4 millions d'euros (+1,4%)
- Au 31.12.2008 : 17 542 millions d'euros (+ 2,8% à données publiées)
Résultats
- Au 30.06.2009, Résultat d'exploitation : 1 373,9 millions d'euros (-8,3%) ; Résultat net part du groupe (hors éléments non récurrents) : 1 211 millions (-3,6%)
- Au 31.12.2008, Résultat d'exploitation : 2 724,6 millions (-3,6% en 2008) ; Résultat net : 1,95 milliard d'euros (-26,6%)
Prévisions
Pas d'objectifs chiffrés pour le second semestre 2009.
Stratégie
L'Oréal cherche à élargir sa base de clientèle, à la fois en termes de positionnement prix, de catégorie de produits et de zone géographique. Tout en renforçant ses efforts d'innovation, le groupe développe donc de nouvelles gammes de produits à des prix réduits. Par ailleurs, dès l'automne 2008 le groupe a renforcé le soutien publi-promotionnel à ses marques : ces frais, qui représentent 30% du chiffre d'affaires, sont en hausse de 30 points de base au premier semestre par rapport au premier semestre 2008. Enfin, le dernier élément clé de la stratégie du groupe tient à la politique de réduction des coûts. Sur le premier semestre le groupe a réduit, pour la première fois, ses frais commerciaux et administratifs de 3 % à périmètre comparable.
Evènements financiers
Acquisition en juin 2008 d'Yves Saint Laurent Beauté (marques Yves Saint Laurent, Roger&Gallet, Boucheron, Stella McCartney, Oscar de la Renta, Ermenegildo Zegna). En mars 2006, OPA sur « The Body Shop », marque de produits naturels disposant de magasins en propre et en franchise.
Forces et faiblesses de la société
Forces
- Positions concurrentielles extrêmement fortes ;
- Sur le premier semestre le groupe a affiché une progression de son chiffre d'affaires : la poursuite du déstockage des distributeurs, marquée sur le premier trimestre, s'est ralentie ;
- L'Oréal maintient des investissements élevés en recherche (3,3% du chiffre d'affaires) en dépit de la crise : ces frais ont progressé de 2,9% sur le premier semestre 2009 ;
- Il a adapté son modèle économique à un ENVIRONNEMENT dégradé, notamment en créant de nouvelles gammes de produits à des prix attractifs ;
- Les marchés émergents, qui représentent 30% de l'activité, constituent d'importants relais de croissance : au premier semestre, la croissance a atteint 21 % au Brésil (à devises comparables), 16 % en Inde, 14 % en Chine et 19 % en Afrique du Sud ;
- La structure financière a été renforcée sur le premier semestre 2009, accroissant ainsi la flexibilité du groupe : la dette nette représente 32% des capitaux propres, contre 42 % à fin juin 2008 ;
- Pour la deuxième année consécutive, le directeur général, Jean-Paul Agon, ne recevra pas de stock-options au cours de cet exercice.
Faiblesses
- Sur le premier semestre, la rentabilité du groupe s'est détériorée avec un résultat d'exploitation qui ne représente plus que 15,7 % du chiffre d'affaires (contre 17,3 % un an plus tôt). C'est la division des produits de luxe qui souffre le plus du fait d'une contraction des marchés et d'un déstockage important de ses clients distributeurs ;
- Sur les six premiers mois de l'année le ralentissement de l'activité s'est poursuivi en Europe de l'ouest et en Amérique du Nord (respectivement -8% et -5,6% à données comparables) ;
- Des incertitudes demeurent sur l'évolution du capital du groupe : fin avril 2009 le pacte d'actionnaire liant Nestlé (actionnaire du groupe) et Liliane Bettencourt, fille du fondateur, est arrivé à échéance. La clause d'incessibilité de leurs participations respectives a donc pris fin comme convenu ;
- L'intérêt spéculatif de la valeur est, pour l'instant, réduit par le fait que Nestlé ne peut pas augmenter sa participation et prendre le contrôle du groupe du vivant de Liliane Bettencourt.
La valeur et son secteur
Principales activités
5 métiers : (i) soin du cheveu, (ii) coloration, (iii) soin de la peau, (iv) maquillage, (v) parfum
Le secteur
Les intervenants dont les produits offrent des prix attractifs s'en sortent bien. L'allemand Beiersdorf tire partie du positionnement tarifaire de sa marque phare Nivea. Au contraire, l'américain Estée Lauder a subi une chute d'activité en début d'année. Il a donc choisi de rendre ses produits accessibles à une plus large clientèle, ce qui constitue pour lui un revirement stratégique.
La valeur dans son secteur
Un des leaders mondiaux du secteur des cosmétiques avec 25 marques mondiales et une distribution dans 130 pays.
Comment suivre la valeur
- Les performances du groupe sont sensibles à la consommation des ménages, elle-même liée à leur moral.
- Ses résultats sont fortement dépendants de l'évolution du cours du dollar par rapport à l'euro (même si stratégie de couverture de change).
Rémunération des actionnaires
Dividendes versés
1,44 euro par action sur résultat 2008
Taux de distribution des dividendes
41 % sur résultat 2008 (sur BNPA)
Taux de croissance du dividende par action
+ 4,3 % (contre + 16,9 %, en 2007 et + 18 % en 2006)
Rendement
2,5%
Estimations de dividendes par action
1,44 euros en 2009
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Luxe et cosmétiques
Le cabinet de conseil en stratégie Bain & Company estime que le marché mondial du luxe devrait se contracter de 8% en 2009 par rapport à 2008, pour représenter 153 milliards d'euros. L'Amérique du Nord, qui représente près du tiers du marché mondial, devrait pâtir d'une chute de 16% de son activité en 2009. En Europe (38% du marché) et au Japon (12%), les ventes devraient baisser de respectivement 10% et 8%. Au contraire, la région Asie-Pacifique (hors Japon), devrait enregistrer une croissance de 10% de ses ventes. Côté produits, c'est le secteur des montres et de la joaillerie qui souffrira le plus de la crise avec une baisse estimée à 18%. Les acteurs, comme Burberry ou Prada, n'hésitent plus à réduire leurs effectifs ou à prendre des mesures de chômage partiel. Les petites structures, sous-traitantes des grandes maisons de luxe, sont en difficulté car elles sont soumises à une forte pression de la part de leurs donneurs d'ordre. Le gouvernement devrait annoncer avant la fin du premier trimestre 2010 une série de mesures pour les aider.