Prime à la casse et bonus écologiques ont fait de 2009 une année faste pour les ventes de voitures neuves en France, au plus haut niveau depuis 1990, mais la baisse des primes et la situation économique suscite des interrogations pour 2010.
Les immmatriculations de voitures neuves en France se sont élevées à 2.268.730 unités en 2009, un chiffre qui n'avait plus été atteint depuis dix-neuf ans, en hausse de 10,7% par rapport à 2008, a annoncé lundi le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).
"C'est une belle année", résume François Roudier, porte-parole du CCFA, pour qui "l'ampleur de la réussite" constitue "une surprise", même si l'impact positif des mesures gouvernementales de soutien était attendu.
La hausse des ventes en 2009, conclue par un mois de décembre record (+48,6%), a nettement bénéficié aux constructeurs français, qui proposent dans leur gamme des petits véhicules, éligibles au bonus, et qui ont lancé des modèles bien accueillis comme les Peugeot 3008, Citroën C3 Picasso ou nouveau Renault Scénic.
Du coup, les marques françaises ont progressé plus que le marché, avec une hausse de 13% à 1.223.082 unités, portant leur part de marché à 53,9% en 2009.
Les ventes de voitures particulières neuves du groupe Renault (avec Dacia) ont crû de 14,9% en 2009, celles de PSA Peugeot Citroën de 13,3%.
Mais la hausse du marché français a aussi profité aux marques étrangères, dont les ventes se sont aussi accrues de 8,1%, notamment pour les américains Ford (+17,8%) et General Motors Europe (+9,5%), l'italien Fiat (+11,6%) et l'allemand Volkswagen (+5%).
Après huit mois consécutifs de hausse depuis mai, l'avenir du marché automobile français suscite cependant des interrogations, liées aux baisses des incitations gouvernementales et à la situation économique.
La prime à la casse est tombée de 1.000 euros en 2009 à 700 euros début 2010, puis devrait descendre à 500 euros au 1er juillet. La grille des bonus écologiques a été aussi durcie et les montants des principaux bonus réduits.
Christophe Bergerand, directeur commercial France de Peugeot, espère "un marché des sociétés mieux orienté" en 2010 qui "pourrait contrebalancer un peu les effets de décélération liés à la (baisse de la) prime à la casse". Pour l'heure, il signale "un très bon rythme de prises de commandes" et "un très gros portefeuille" à livrer.
Bernard Cambier, directeur commercial France de Renault, fait état lui aussi d'un carnet de commandes "très important". Il juge que "le premier trimestre, voire les deux premiers, devraient rester sur les mêmes tendances que la fin de l'année 2009".
Alexander Law, chef économiste du cabinet Xerfi, confirme: "on aura un premier trimestre 2010 plutôt bon à cause du report des commandes et des efforts des constructeurs qui vont continuer".
Renault a ainsi annoncé dès lundi qu'il allait compenser la baisse de la prime à la casse en rajoutant 300 euros jusqu'à la fin février.
Mais "au second semestre 2010, on aura vraiment un contrecoup très fort" de la diminution de la prime, estime Alexander Law, en prévoyant un chômage en hausse et un pouvoir d'achat "qui risque de baisser".
Au final, une baisse du marché automobile de 10% en 2010 est "tout à fait possible", selon M. Law.