Une dizaine d'associations de chômeurs et de syndicats ont réclamé samedi "l'arrêt de la mise en place des sites mixtes", s'occupant tout à la fois du placement et de l'indemnisation des demandeurs d'emploi, un an après la fusion de l'ANPE et des Assedic au sein de Pôle Emploi.
Dans une déclaration commune, les signataires affirment que cette fusion, "imposée à marche forcée, entraîne à Pôle Emploi la même désorganisation des métiers et savoirs professionnels, la même casse des collectifs de travail par la moulinette des logiques de gestion et de management qu'à France Télécom, avec les mêmes conséquences à terme".
Intitulé "Salariés et chômeurs-précaires, ensemble contre la dérive infernale de Pôle Emploi!", le texte est cosigné par des associations (AC!, APEIS, APNEE-Actuchômage, l'Appel et la Pioche, CGT-Chômeurs, CNT-ANPE, Coordination des Intermittents et Précaires d'Ile de France, Marches Européennes, MNCP) et les syndicats de Pôle emploi SNU (majoritaire) et Solidaires.
Selon eux, "les agents, le voudraient-ils, ne peuvent plus faire un travail correct d'accompagnement des chômeurs et d'information sur leurs droits (...)".
"Les chômeurs et précaires doivent faire face à des radiations, des indus et des retards de paiements, au refus de formation, à l'obligation de faire du zèle et de paraître motivés. De plus en plus d'entre eux sont adressés à des boîtes privées de sous-traitance subventionnées par Pôle Emploi où les pires méthodes de coaching leur sont imposées lors de +suivis intensifs+", s'indigne la déclaration.
Les signataires "exigent l'arrêt de la mise en place des sites mixtes, de l'accueil commun et de l'entretien unique" portant sur la recherche d'emploi et l'indemnisation.
Ils réclament aussi "la fin du 39-49", numéro unique d'appel que doit composer le demandeur d'emploi avant tout contact avec un guichet, "le rétablissement d'un accueil optionnel, personnalisé et humain, et d'un accompagnement non contraint vers un emploi ou une formation librement choisis".
Ils se prononcent aussi pour "la fin de l'accompagnement par des opérateurs privés", préconisant "le retour à un véritable service public de l'emploi, avec toutes les garanties pour les agents et pour les usagers".
Promesse de campagne du candidat Nicolas Sarkozy, la fusion de l'ANPE et des Assedic a pris effet progressivement depuis le 5 janvier 2009, en pleine flambée du chômage.