Teleperformance gagne 2,69% à 22,70 euros et affiche ainsi la plus forte progression du marché SRD. Les investisseurs saluent l'entrée du spécialiste de la relation client sur le marché colombien avec l'acquisition de Teledatos. Les analystes expliquent que cette transaction s'inscrit parfaitement dans la stratégie de développement du groupe dans les pays émergents. Si cette opération est jugée positive, les brokers rappellent toutefois que l'évolution de l'action reste principalement liée à la capacité du groupe à restructurer son activité en France, qui est déficitaire.
Teleperformance a acquis 100% de Teledatos qui emploie plus de 6000 personnes et dont le chiffre d'affaires devrait atteindre environ 75 millions de dollars en 2009. « La société dispose d'une base clients très diversifiée, appartenant notamment aux secteurs des télécommunications, des transports, du tourisme, des services publics, des biens de grande consommation, de la santé et de la protection sociale », a précisé le groupe.
Le montant de la transaction n'a pas été révélé et les estimations des analystes divergent. CM-CIC Securities parle de 35 à 40 millions d'euros et Exane d'un peu plus de 50 millions d'euros. Le premier estime que cette acquisition devrait être intégralement autofinancée alors que le groupe dispose d'une trésorerie nette de 87 millions d'euros.
Mais comme l'explique le second toute l'attention des investisseurs est concentrée sur la restructuration de l'activité en France. Teleperformance France devrait en effet essuyer cette année une perte d'exploitation de l'ordre de 36 millions d'euros dans un contexte de fort repli de l'activité : - 18%. Grâce à « plan d'économie rigoureux », le groupe anticipe un retour à l'équilibre soit au quatrième trimestre 2010 soit au début 2011. Selon Exane, aucun accord n'a été conclu et les négociations avec les syndicats sont difficiles.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Teleperformance a ravi la place de numéro un mondial à l'américain Convergys.
- Pour maintenir ou améliorer sa rentabilité, Teleperformance axe son développement sur des métieurs à forte valeur ajoutée comme l'assistance technique et le recouvrement de créances.
- Sa clientèle est diversifiée, ce qui lui confère une moindre dépendance à l'égard de ses clients.
- Teleperformance jouit d'une excellente couverture géographique.
- Téléperformance a les moyens financiers d'être un acteur dans la consolidation du secteur des centres, marché qui reste très atomisé.
Les points faibles de la valeur
- La société réalise 24% de ses facturations grâce aux appels sortants. Or ceux-ci constituent un investissement souvent revu en baisse en cas de conjoncture difficile.
- En tant que sous-traitant de la gestion des relations clients des entreprises, les menaces de pression sur les prix sont réelles en période de ralentissement économique. Teleperformance subit également l'attentisme des entreprises en matière de décision stratégique, comme pour l'externalisation de leur relation client.
- Compte tenu de sa forte exposition au marché américain (près de 40% du chiffre d'affaires), le groupe est pénalisé par la baisse du dollar.
- Le groupe doit faire face à la concurrence des sociétés de pays émergents.
- Le groupe affiche des perspective d'activité prudentes pour 2010 en raison du manque de visibilité des grands clients (télécoms, services financiers...). D'où une incertitude sur la reprise des volumes d'appels émis et reçus.
Comment suivre la valeur
- Le grand chantier actuel est le retour à l'équilibre opérationnel en France (13% du chiffre d'affaires) d'ici début 2011. Le groupe peine pour l'instant à convaincre les marchés. La présentation de ce plan pourrait être le principal catalyseur à court terme.
- Le groupe pourrait également annoncer prochainement une acquisition de taille moyenne en Amérique du sud.
- Pour les groupes de centres d'appels, dont la principale charge est la masse salariale, les délocalisations dans des pays où les coûts salariaux sont plus faibles constituent un levier d'amélioration de la rentabilité.
- Teleperformance fait figure de prédateur dans le secteur encore atomisé des centres d'appels.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Publicité
L'agence ZenithOptimedia a dégradé ses prévisions pour cette année : elle estime désormais que les dépenses publicitaires mondiales devraient chuter de 10,2%, alors qu'elle prévoyait auparavant un recul de 8,5%. La reprise du marché sera faible l'année prochaine (avec une croissance de 0,9%). Elle ne devrait se consolider qu'en 2011, avec une croissance de 3,9%. L'agence prévoit qu'à l'exception du développement des contenus audiovisuels sur Internet, le modèle d'investissements dans les médias ne devrait pas vraiment évoluer. C'est plutôt la répartition géographique de l'activité qui va sensiblement changer. En effet, dès 2010, le marché publicitaire asiatique pèsera plus lourd que le marché ouest-européen avec un taux de croissance de 8,4% en Asie Pacifique (hors Japon), contre un recul de 2,6% en Amérique du Nord et de 0,5% en Europe de l'Ouest. Ce poids croissant des pays émergents favorisera le développement des dépenses tournées vers la télévision. Avec une part de marché qui s'accroît depuis 2008, ZenithOptimedia considère que ce média captera 40% des investissements mondiaux dès 2011.