L'éditeur de logiciels professionnels SAP (+ 2,30% à 32,28 euros) se distingue à la hausse au sein des marchés européens grâce aux bons résultats de son concurrent américain Oracle. Cette performance meilleure que prévu est en effet interprétée par les analystes comme le résultat de l'accélération des dépenses informatiques des entreprises. Le bureau d'études IDC a annoncé aujourd'hui qu'il anticipait une croissance de l'ordre de 2% à 4% des dépenses logiciels en 2010. En revanche, mauvaise nouvelle pour le groupe allemand, il continue de perdre des parts de marché face à l'américain.
Au deuxième trimestre, clos fin novembre, Oracle a dégagé un bénéfice net en progression de 12% à 1,5 milliard de dollars, soit 29 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 39 cents, soit 3 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a progressé de 4% à 5,9 milliards de dollars.
Le chiffre d'affaires des nouvelles licences de logiciels a progressé de 2% à 1,7 milliard de dollars. Il attendait une stabilité de ce chiffre d'affaires dans le meilleur des scénarios et une baisse de 10% dans le pire. Dans le secteur des logiciels, ces ventes constituent un indicateur clé des perspectives d'un groupe car elles sont la source de futurs revenus de support et de maintenance très rentables.
Pour le trimestre en cours, le groupe technologique américain table sur un bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, situé entre 36 et 38 cents. Les ventes totales sont attendues en progression de 3% à 6% tandis que le chiffre d'affaires des nouvelles licences de logiciels devrait au mieux progresser de 9% et au pire reculer de 1%.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Editeurs de logiciels
Certains logiciels sous licence résistent encore, Microsoft bénéficiant d'une position concurrentielle très forte dans l'informatique grand public grâce à son système d'exploitation Windows. Néanmoins, le développement des logiciels libres (pour lesquels chacun peut accéder aux lignes de code) ne se dément pas. En France, les entreprises et les administrations recourent énormément à ce type de logiciels. Selon le cabinet d'étude Markess, 96% des personnes interrogées dans les administrations y ont eu recours en 2009. Le chiffre d'affaires de cette activité devrait fortement croître, à un rythme annuel de 16,5% entre 2009 et 2011, et ainsi atteindre 3 milliards d'euros, contre 2,1 aujourd'hui. Le logiciel libre a investi de nombreux domaines, notamment les systèmes d'exploitation pour téléphones mobiles (avec l'Android de Google), les outils d'internet (le navigateur Firefox), et les logiciels embarqués (dans les voitures). Le succès des logiciels libres est illustré par l'essor du navigateur Firefox, développé par une fondation à but non lucratif, Mozilla. Cinq ans après son lancement, il est utilisé par un internaute sur quatre dans le monde. Il grignote peu à peu des parts de marché au détriment d'Internet Explorer de Microsoft : sa part de marché atteignait début novembre 24% contre 64,7% pour Microsoft.