ExxonMobil ( -3,84% à 70,03 dollars) affiche la plus forte baisse d'un indice Dow Jones bien orienté. Les investisseurs sanctionnent l'acquisition pour 31 milliards de dollars, hors dettes, du producteur de gaz non conventionnels XTO Energy. Cette société exploite les gaz contenus dans les schistes. Grâce à la nouvelle technologie qui permet d'exploiter cette ressource, les réserves de gaz ont augmenté de 40% aux Etats-Unis au cours de ces dernières années affirmaient des spécialistes interrogés début octobre par le New York Times.
Dettes comprises, le montant de l'opération s'élève à 41 milliards de dollars et sera réglé uniquement en actions. Selon les termes de l'accord, chaque actionnaire de XTO recevra 0,7098 action ordinaire Exxon pour chaque action apportée. Le plus important groupe pétrolier mondial coté offre ainsi une prime de 25% aux actionnaires de XTO Energy par rapport au cours de clôture de vendredi.
Une fois la transaction finalisée, ExxonMobil va mettre en place dans l'aval une nouvelle organisation chargée du développement et de la production des gaz non conventionnels afin d'augmenter la production et de maximiser la valeur de la ressource. La finalisation de l'opération est attendue au deuxième trimestre 2010.
L'une des raisons de l'intérêt des groupes pétroliers pour ces réserves de gaz réside dans le fait qu'il dégage moins de gaz carbonique que le pétrole et le charbon. Ils font le pari que la demande de gaz va augmenter en raison des contraintes environnementales.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'AIE (Agence internationale de l'énergie) a revu à la hausse ses prévisions de demande de pétrole pour cette année. Elle prévoit désormais un recul de 1,7% sur un an, à 84,8 millions de barils par jour (mbj). Jusqu'à présent elle tablait plutôt sur une diminution de 1,9%. Les estimations de l'AIE ont également été revues à la hausse pour 2010 : la demande devrait progresser de 1,6% sur un an, pour s'établir à 86,2 mbj. Les producteurs de pétrole s'inquiètent des conséquences sur leurs économies que pourrait avoir un accord sur le climat à Copenhague, en réduisant significativement la demande de pétrole. Ces inquiétudes ont été corroborées par les données de l'AIE, qui estime que le manque à gagner pour les producteurs lié à l'adoption de politiques davantage tournées vers l'environnement pourrait s'élever environ à 4.000 milliards de dollars d'ici 2030. Sans changement des politiques énergétiques, les revenus de l'opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) s'élèveraient à 28.000 milliards de dollars entre 2008 et 2030.