Le titre Club Méditerranée connaît l'une des plus fortes hausses des valeurs du SRD, avec une progression de 4,24% à 21,265 euros, après la publication de ses résultats annuels. Les chiffres dévoilés par le groupe de loisirs sont ressortis supérieurs aux attentes des analystes, qui ont réservé un bon accueil à cette publication. Club Med a réalisé un résultat opérationnel courant des Villages stable en 2008-2009 à 36 millions d'euros, contre 35 millions un an plus tôt, à la faveur d'un plan d'économies récurrentes de 63 millions d'euros.
Pénalisé par 50 millions d'euros de charges non récurrentes, le groupe accuse une perte nette annuelle de 53 millions, contre un bénéfice de 2 millions il y a un an. Le chiffre d'affaires des Villages a décliné de 9% à 1,344 milliard d'euros. Une nouvelle ligne de crédit syndiqué de 120 millions a été signée et viendra remplacer celle venant à échéance en juin 2010.
«Les coûts de restructuration sont encore très lourds, les pertes sur filiales sont supérieures à NOS attentes, mais au final le résultat de l'activité clé des villages reste très satisfaisant sur le deuxième semestre», estime Oddo dans une note. Cette publication dénote une bonne maîtrise des marges au deuxième semestre dans un contexte historiquement difficile, observe le broker.
Sur les huit dernières semaines, sous l'effet du late booking qui progresse fortement, les réservations d'hiver sont en hausse de 21,5%. A date, les réservations cumulées sont en recul de 13,6% versus l'hiver 2009. Elles reculent de 5% pour les départs du mois de décembre. Compte tenu de la capacité, le taux d'occupation devrait être du même ordre que celui de décembre 2008 selon le groupe.
«Les réservations d'hiver apparaissent faibles, mais elles s'améliorent très significativement sur les dernières semaines, ce qui est encourageant», estime Oddo.
Côté perspectives, Club Med compte renforcer l'efficacité de la distribution tout en poursuivant la baisse des coûts. Le groupe entend également poursuivre la montée en gamme avec un modèle économique nécessitant moins de capitaux : limitation des investissements et relais par des tiers pour un développement de villages principalement en management.
Enfin, le groupe a dévoilé ses ambitions en Chine. Il finalise actuellement un contrat de management pour l'ouverture en 2010 de son premier village en Chine, un village de ski. Il compte ouvrir cinq villages d'ici à 2015, trois projets de villages balnéaires étant d'ores et déjà identifiés.
«La crise économique mondiale nous a conduit à accélérer nos progrès de productivité et à mieux flexibiliser nos coûts», a déclaré Henri Giscard d'Estaing, le PDG du groupe. «Nous conduisons avec persévérance et détermination notre stratégie de spécialiste mondial des vacances haut de gamme tout compris, grâce à notre marque, seule marque mondiale de vacances», a-t-il ajouté.
Gilbert Dupont a relevé sa recommandation sur la valeur à Acheter contre Accumuler auparavant. L'objectif de cours a été relevé à 16,9 euros contre 14,6 euros auparavant. Le broker souligne la nouvelle amélioration de la rentabilité opérationnelle et le fort rattrapage des réservations d'hiver.
Oddo a conservé sa recommandation Accumuler et son objectif de cours de 14 euros.
Cheuvreux a quant à lui conservé son opinion Surperformance et son objectif de cours de 15 euros. Les chiffres publiés par le groupe de loisirs sont ressortis globalement en ligne avec les prévisions du broker.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Club Méditerranée est spécialisé dans l'exploitation de centres de vacances et l'organisation de voyages. Premier groupe touristique français et leader mondial de la formule de vacances tout compris, il compte 80 villages, répartis sur les cinq continents, et un bateau de croisière. Le groupe intervient également dans le tour operating (Jet tours, Forum voyages) et dans le domaine des loisirs au sens large, avec notamment Club Med Gym.
Les points forts de la valeur
- La notoriété de la marque est extrêmement forte et les actifs sont de qualité.
- Dans un ENVIRONNEMENT touristique difficile, le groupe a pris les mesures qui s'imposent pour redresser sa rentabilité : fermeture de villages non rentables, baisse de son exposition aux zones difficiles et réductions d'effectifs.
- Son repositionnement sur le marché haut de gamme (trois et quatre tridents), plus rentable, est positif. Avec plus de 95% de ses villages en 3 et 4 tridents fin 2006, l'essentiel de la restructuration du parc immobilier est accompli.
Les points faibles de la valeur
- Club Méditerranée est pénalisé par sa taille modeste, comparée à celle de ses concurrents.
- Le groupe souffre d'un niveau de rentabilité encore insuffisant, en particulier sur la zone Amérique.
- En 2006, dans le cadre de sa stratégie de recentrage, Accor a cédé l'essentiel de sa participation au capital du Club Mediterranée, soit 22,9% (sur les 28,9% détenus), amoindrissant ainsi la prime spéculative du titre liée aux anticipations de rachat par Accor.
Comment suivre la valeur
- Spécialiste des loisirs, l'évolution du titre Club Méditerranée est sensible au moral des ménages, et au tourisme international. L'évolution du niveau des réservations est à suivre.
- Le groupe subit aussi l'incidence des variations climatiques.
- Le Club Med continue sa stratégie immobilière qui lui permet de refinancer ces villages à des conditions attractives. Le group cède en effet ses murs et met en place des contrats de location.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Hotellerie et loisirs
L'Organisation mondiale du tourisme a revu à la baisse ses prévisions de déplacements mondiaux pour l'ensemble de 2009. Alors qu'elle prévoyait initialement une réduction limitée à 1% de ces déplacements, elle table désormais sur une diminution comprise entre 4% et 6%. D'après une étude réalisée dans le cadre du Conseil national du tourisme, les professionnels français du secteur s'attendent à une baisse de leur activité comprise entre 10% et 25% suivant les secteurs, cette année. La grippe A, qui pourrait encore détériorer la situation, aurait un impact mondial. Selon les experts, le coût pour l'économie mondiale pourrait être cent fois plus élevé que celui de la crise du SRAS en 2003, qui avait été limitée essentiellement à l'Asie. Son impact pourrait s'élever à 2500 milliards de dollars, correspondant à 3,5% du PIB mondial. Alors que la crise conduit déjà les entreprises comme les particuliers à réduire leurs frais de déplacements, l'épidémie pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur le tourisme mondial.