Avec une chute de 0,43% à 34,975 pence, Royal Bank of Scotland sous-performe le secteur européen des banques. L'indice DJStoxx des banques gagne dans le même temps 1,55%. Un rapport du National Audit Office britannique a révélé aujourd'hui que RBS et Lloyds Banking, les deux banques qui ont bénéficié de l'aide de l'Etat, n'ont pas atteint les objectifs qui leur avaient été fixés par Londres en termes de prêts.
«A la fin du mois de novembre, le secteur bancaire dans son ensemble a profité du regain de confiance» consécutif aux aides massives de l'Etat, constate le rapport du National Audit Office. «Pourtant, en 2009-2010, les prêts aux entreprises ne devraient pas atteindre les objectifs», déplore le document, sans fournir de données chiffrées.
Le contribuable britannique a versé 117 milliards de livres (128,5 milliards d'euros) depuis le début de la crise pour venir en aide au secteur financier. A elles seules, RBS et Lloyds Banking ont reçu au total 76 milliards de livres.
Pourtant, le gouvernement a très peu de moyens de pression pour forcer les banques à prêter davantage aux entreprises.
Les conclusions de ce rapport pourraient alimenter la fronde contre les banques, qui accordent davantage de bonus alors même que le chômage augmente et que la récession perdure.
La contre-performance boursière de RBS pourrait également s'expliquer par une note de JPMorgan, qui a maintenu sa recommandation Sous-pondérer sur la valeur.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Selon la Banque centrale européenne (BCE) les perspectives de profitabilité des banques de l'Union Européenne en 2009 restent très incertaines. La nouvelle augmentation probable du provisionnement des pertes sur créances pèse sur les résultats. Ces pertes pourraient atteindre leur niveau le plus élevé fin 2009. Moody's maintient sa perspective « négative » sur les banques françaises. Même si elles ont bien mieux résisté à la crise que leurs concurrentes étrangères, notamment anglo-saxonnes, grâce à leur modèle de banque universelle, certaines faiblesses demeurent. Face à un certain nombre de défis, ces banques vont devoir s'adapter. La crise économique et la baisse consécutive de leurs revenus, combinée à un accroissement du risque, vont peser sur leur rentabilité. De plus, leurs ratios de fonds propres réglementaires sont inférieurs à ceux de leurs concurrents internationaux. L'adaptation devrait passer par une intégration accrue des métiers spécialisés. Cette tendance a été récemment soulignée par la fusion des filiales de gestion d'actifs de la Société Générale et du Crédit Agricole.