Kraft progresse de 0,88% à 27,41 dollars dans l'après-midi, cependant que la spéculation enfle sur le dossier Cadbury. Dans une interview parue dans les colonnes du Sunday Telegraph, Roger Carr, le président de Cadbury, a indiqué que le chocolatier britannique préférerait une fusion avec l'américain Hershey plutôt qu'avec son rival Kraft Foods. Certaines rumeurs veulent que Hershey se serait allié dans cette optique à l'italien Ferrero.
D'autres sources de presse indiquent que Kraft pourrait de son côté relever son offre après une première tentative manquée. Il avait déposé une première offre ferme de reprise de 9,9 milliards de livres sterling, qui avait été rejetée par Cadbury. Dans le détail, Kraft Foods offrait 300 pence en numéraire et 0,2589 action Kraft Foods par action Cadbury.
Roger Carr avait jugé cette offre « dérisoire ». « L'offre de Kraft est loin de refléter la véritable valeur de notre société et suppose la morne perspective de l'absorption de Cadbury dans un modèle d'activité de type conglomérat à faible croissance », avait-il alors ajouté.
Aujourd'hui, le dirigeant déclare qu'il «donnera une attention particulière à toute offre sérieuse qui donnerait une valeur pleine au groupe».
Mais le dossier, déjà complexe, menace de se transformer en véritable guerre des enchères. Selon l'agence Bloomberg, Cadbury aurait également aiguisé l'appétit de Nestlé, qui n'écarterait pas la possibilité de lancer une offre à son tour.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
Fitch conteste, pour trois raisons la réputation défensive attribuée au secteur agroalimentaire. La première réside dans l'attrait croissant qu'exercent les marques de distributeurs sur les consommateurs. Cela a un impact non négligeable sur les marges des industriels, qui voient leur pouvoir de négociation amoindri face à la grande distribution. Selon l'agence de notation, le taux de pénétration des marques de distributeurs en Europe varie entre 40% et 50%. Deuxièmement, les pays émergents sont eux aussi affectés par le ralentissement économique. Les acteurs ne peuvent donc plus forcément compter à court-terme sur ces relais de croissance, en particulier en Russie et en Europe Centrale. Enfin, l'évolution des prix des matières premières agricoles reste défavorable aux performances des groupes agroalimentaires. Même si ces prix ont diminué après avoir atteint des sommets durant l'été 2008, ils sont néanmoins bien supérieurs à leur niveau d'il y a quatre ans. Toutefois, Fitch insiste sur la solidité financière des acteurs du secteur et n'exclut pas le retour à un mouvement de concentration.