Avant même de prendre officiellement les rênes d'EDF, Henri Proglio travaille déjà à la refonte complète de la filière atomique française. Il veut redonner à l'électricien français son rôle historique de chef de file du nucléaire tricolore. "Mon ambition est d'avoir une filière nucléaire française qui fonctionne", a confié le successeur de Pierre Gadonneix aux "Echos". "Cela implique qu'on repense toute la filière, en particulier les rôles d'Areva et du CEA". Henri Proglio est déçu par les performances d'EDF ou d'Areva sur leurs chantiers respectifs d'EPR en France et en Finlande.
Par ailleurs, il estime que la filière française est mal représentée à l'étranger, notamment pour l'appel d'offres nucléaire d'Abu Dhabi où le consortium mené par Areva, GDF, Total et EDF est en concurrence avec la coentreprise américano-japonaise GE-Hitachi et un groupement mené par le coréen Kepco.
Aux yeux d'Henri Proglio, cet exemple illustre le manque de cohérence et d'efficacité de la filière nucléaire française alors que la renaissance attendue de l'atome lui ouvre en théorie de belles perspectives, écrit "Les Echos".
Convaincu qu'EDF n'est pas seulement un opérateur nucléaire, mais aussi une société industrielle, il veut renforcer ses équipes et faire de l'électricien le patron incontesté de l'atome en France.
Selon lui, cela pourrait passer par une ouverture du capital de la filiale de réacteurs d'Areva. EDF pourrait y jouer un rôle. "