Le conflit entre la direction d'Iberia et les hôtesses et stewards au sujet des salaires s'est envenimé mercredi, avec un préavis pour huit nouveaux jours de grève alors que la compagnie espagnole, en difficultés financières, veut mettre en place un plan d'économies.
Les deux principaux syndicats du personnel de bord, cta et SITCPLA, ont lancé des appels à la grève pour le 30 novembre, les 1er, 2, 14, 15, 16, 17 et 18 décembre, face au refus de la direction de négocier, selon un représentant de SITCPLA.
Ce préavis intervient au deuxième jour d'une grève du même personnel navigant qui a contraint Iberia à annuler au total de 368 vols. 33.000 passagers ont été affectés par le mouvement pour la seule journée de mardi, selon une porte-parole d'Iberia.
Les syndicats protestent contre le refus persistant de la direction de renégocier la convention collective, a expliqué à l'AFP Alfredo Gutierrez, porte-parole du syndicat SITCPLA.
Les syndicats des hôtesses et stewards demandent une revalorisation de 4,14% des salaires pour 2008 et 2009 alors que ceux-ci sont gelés depuis 2005. Mais la direction fait la sourde oreille et met en avant son récent plan d'économies.
Ce plan, présenté le 22 octobre, prévoit un gel des embauches jusqu'en 2012, le gel des salaires en 2010 et 2011, un plan de départs en pré-retraite pour le personnel de bord de plus de 55 ans, des mesures de chômage technique pour 200 employés au sol et des économies générales de 37 millions d'euros par an en 2011 et 2012.
Iberia a décidé parallèlement de se focaliser encore un peu plus sur les long-courriers, en particulier sur les liaisons avec l'Amérique latine --créneau plus rentable-- et de filialiser l'activité des vols domestiques et européens où la concurrence est plus rude et les marges plus serrées.
La compagnie espagnole, qui a affiché une perte nette de 72,8 millions d'euros au deuxième trimestre, reste officiellement en discussions pour fusionner avec la britannique British Airways. Mais ce projet dévoilé en juillet 2008 a pris du retard en raison surtout de l'incertitudes liées aux retraites des employés de BA.