L'offre de rachat de Kraft Foods (-1,46% à 26,39 dollars) sur Cadbury de 9,8 milliards de livres, soit 10,9 milliards d'euros, a été officialisée et aussitôt rejetée. Le géant américain de l'alimentation et le numéro deux mondial de la confiserie campent sur leurs positions. Le premier offre les mêmes conditions que sa proposition informelle de début septembre, tandis que le second la juge toujours inintéressante à la fois sur le plan stratégique et financier. Kraft Foods semble avoir fait le choix de la guerre d'usure, aucun chevalier blanc n'étant venu au secours de sa proie.
Kraft Foods offre 300 pence en numéraire et 0,2589 action Kraft Foods par action Cadbury. Le britannique est ainsi valorisé 717 pence par action, contre 745 pence par action, ou 10,2 milliards de livres, en début septembre en raison du recul de l'action du groupe américain.
Selon Kraft Foods, son offre représente une « prime substantielle » par rapport au cours de Cadbury avant l'annonce d'un intérêt de Kraft Foods. Mais pour Roger Carr, président de Cadbury, cette offre est « dérisoire ». « L'offre de Kraft est loin de refléter la véritable valeur de notre société et suppose la morne perspective de l'absorption de Cadbury dans un modèle d'activité de type conglomérat à faible croissance », a-t-il ajouté. Sans surprise, le conseil d'administration a recommandé aux actionnaires de rejeter l'offre.
« Le processus va se prolonger et ils vont revenir avec une offre améliorée, mais peut être pas aussi élevée que ce que certains l'imaginent », a estimé pour sa part Clive Black, directeur de recherche à Shore Capital dans une interview à Reuters.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
Fitch conteste, pour trois raisons la réputation défensive attribuée au secteur agroalimentaire. La première réside dans l'attrait croissant qu'exercent les marques de distributeurs sur les consommateurs. Cela a un impact non négligeable sur les marges des industriels, qui voient leur pouvoir de négociation amoindri face à la grande distribution. Selon l'agence de notation, le taux de pénétration des marques de distributeurs en Europe varie entre 40% et 50%. Deuxièmement, les pays émergents sont eux aussi affectés par le ralentissement économique. Les acteurs ne peuvent donc plus forcément compter à court-terme sur ces relais de croissance, en particulier en Russie et en Europe Centrale. Enfin, l'évolution des prix des matières premières agricoles reste défavorable aux performances des groupes agroalimentaires. Même si ces prix ont diminué après avoir atteint des sommets durant l'été 2008, ils sont néanmoins bien supérieurs à leur niveau d'il y a quatre ans. Toutefois, Fitch insiste sur la solidité financière des acteurs du secteur et n'exclut pas le retour à un mouvement de concentration.