M6 a gagné 6,60% a 18,50 euros vendredi grâce à un chiffre d'affaires trimestriel nettement supérieur aux attentes. L'action entraîne TF1 (+3,62% à 11,75 euros), dont les chiffres d'activité doivent être dévoilés mardi. « Un troisième trimestre presque parfait », tel est le titre donné par BNP Paribas Fortis à sa note de réaction. En effet, toutes les activités du groupe ont positivement surpris. Les analystes soulignent cependant que l'élément le plus surprenant a été la performance des diversifications.
Grâce à la progression de 18,2% à 151,1 millions d'euros des ventes de cette division, le chiffre d'affaires a progressé de 9,2% à 296 millions d'euros. Cette performance est largement supérieure au consensus Reuters de 265 millions d'euros. Contactée par Gilbert Dupont, la société a expliqué que les résultats des diversifications ont été tirés par les Girondins de Bordeaux, Ventadis (le pôle vente à distance) et les droits audiovisuels. Ces derniers ont bénéficié du succès du DVD « Twilight »
Mais les autres divisions n'ont pas été en reste comme, notamment le fleuron du groupe : la chaîne M6. Ses recettes publicitaires ont limité leur repli à 2,7% à 111,50 millions d'euros, contre -14,1% au premier semestre. Le consensus anticipait un repli de 7,8%. Les chaînes numériques ont, elles, affiché un chiffre d'affaires en hausse de 20,3% à 32 millions d'euros.
Malgré cette nette amélioration de l'activité, le management est resté prudent sur les perspectives du marché publicitaire. « La visibilité est très faible et c'est important de rester prudent. Il n'y a pas une vraie tendance de fond. On ne parle pas de reprise en tant que tel », a ainsi prévenu Jérôme Lefébure, directeur financier de M6 dans un entretien à Reuters.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Créée en 1987, M6 est aujourd'hui la deuxième chaîne des téléspectateurs de moins de 50 ans. Le chiffre d'affaires se réparti à part presque égales entre les revenus publicitaires, et les activités de diversifications. M6 a assis sa présence dans la télévision numérique en rachetant 100% de la chaîne Téva en 2006. La même année, le groupe a lancé les chaînes Paris Première, TF6 et TPS Star en tnt payante. A travers sa filiale M6 Interaction, M6 intervient dans les domaines de l'édition de presse, de presse gratuite, de la coédition et de la distribution de CD, de vidéos, de produits dérivés, et enfin de la production de spectacles. Enfin, M6 possède plusieurs sites Internet, a lancé M6 Mobile en 2005 et a acquis Mistergooddeal, acteur de vente à distance.
Les points forts de la valeur
- M6 n'est plus seulement la chaîne des jeunes mais une vraie chaîne généraliste. Le groupe réalise d'importants investissements dans les programmes destinés aux adultes.
- M6 tente de limiter sa dépendance au marché publicitaire en diversifiant ses sources de revenus. Le chiffre d'affaires des diversifications est équivalent à celui de la publicité.
- La structure financière du groupe est saine.
-M6 a su profiter de la montée en puissance des chaînes thématiques et s'est renforcé dans le domaine de la TNT par le biais de W9, Paris Première, TF6...
Les points faibles de la valeur
- M6 n'est présent que dans l'hexagone et manque de revenus internationaux.
-La diversification du groupe peut apparaître comme une dispersion dans une multitude de petites activités.
- Les activités de diversifications de M6 sont encore mal valorisées.
-L'augmentation du coût de la grille peut absorber la croissance des revenus publicitaires du groupe.
- Les groupes de télévisions sont confrontés à un univers audiovisuel en profonde transformation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par Internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre.
- Malgré la diversification de ses sources de revenu, M6, comme ses concurrents, dépend fortement de l'évolution du marché publicitaire, lequel est extrêmement cyclique.
- Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs intéressants à suivre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Les professionnels soulignent le manque de visibilité sur le marché. Certains préfèrent être plutôt pessimistes, comme TF1, qui table sur une baisse de 13% du chiffre d'affaires consolidé pour l'année. De même, le dirigeant de M6 s'est déclaré peu optimiste pour le marché publicitaire pour la deuxième partie de l'année mais aussi pour 2010. Lagardère considère, lui, qu'il ne peut pas fixer d'objectifs pour l'année. Par conséquent, les politiques de baisses de coûts se poursuivent. M6 va continuer sa gestion rigoureuse avec l'abandon de certains programmes. Lagardère Active, le pôle presse et audiovisuel de Lagardère, et TF1, se sont tous deux fixés comme objectif de réduire leurs coûts de 70 millions d'euros en 2009. D'autres préfèrent se concentrer sur d'autres secteurs. Vivendi, qui cherche actuellement à se développer dans les télécoms dans les pays émergents avec le rachat de GVT au Brésil, pourrait céder sa participation de 20% dans l'entreprise de médias, NBC Universal.