Le marché automobile américain a légèrement rebondi le mois dernier, Ford et General Motors (GM) voyant notamment leurs ventes rebondir après leur baisse de septembre, mais celles de Chrysler ont continué à plonger.
General Motors a par ailleurs créé la surprise en annonçant qu'il ne vendait plus sa marque allemande Opel, désormais jugée "importante pour la stratégie internationale" du groupe, au vu d'un "contexte d'activité qui s'est amélioré".
En octobre, Ford, a vu ses ventes progresser de 3,1% sur un an à 136.920 véhicules après un recul de 5,1% en septembre, dépassant de loin les attentes du cabinet spécialisé Edmunds.com.
Ford estime en outre que sa part de marché a dépassé 15% en octobre, en progression sur un an, grâce au succès de ses nouveaux modèles.
Le seul constructeur américain à avoir évité la faillite avait déjà annoncé lundi un bénéfice trimestriel frôlant le milliard de dollars. A la suite de ces bons résultats, les agences d'évaluation financière Standard and Poor's et Moody's ont relevé leurs notes pour la dette du constructeur.
Les nouvelles ont été également encourageantes chez GM, qui avait prévenu il y a quelques jours que ses ventes seraient positives ce mois-ci.
Le plus gros constructeur américain en termes de ventes de véhicules a écoulé 177.603 unités le mois dernier, en hausse de 4,1% sur un an après une chute de 45% en septembre et de 20% en août.
C'est la première progression des ventes enregistrée par GM depuis janvier 2008, soit presque deux ans, mais c'est moins que ne le prévoyait Edmunds.com, qui anticipait une augmentation de 5,7%.
L'embellie des ventes chez Ford et GM est toutefois à remettre dans le contexte d'octobre 2008, quand elles avaient chuté de 32% au plus fort de la crise financière.
General Motors souligne par ailleurs que sa part de marché "a augmenté pour le troisième mois d'affilée à 21% du total des véhicules légers".
Chrysler, lui, a écoulé 65.803 unités en octobre, en chute de 30% sur un an, tout juste au-dessus des prévisions d'Edmunds.com, qui misait sur -31,4%.
En septembre, ses ventes avaient déjà plongé de 42% sur un an après -15% en août. Sa part de marché représentait 7,9% en septembre.
Le directeur des ventes de Chrysler, Fred Diaz, s'est toutefois félicité dans un communiqué des "signes d'amélioration" observés ce mois-ci sur le marché automobile américain, et juge que cette "tendance devrait se poursuivre pour le restant de l'année".
Sergio Marchionne, le directeur général de Chrysler et de Fiat, doit dévoiler sa stratégie pour le constructeur américain jeudi à Detroit. Elle doit normalement s'appuyer sur une réduction de la gamme de véhicules américains au profit de modèles italiens, avec notamment le lancement aux Etats-Unis de la toute petite Fiat 500.
Malgré l'embellie pour Ford et GM, les constructeurs américains, avec une part de marché totale de 44,6%, sont toujours dépassés par leurs concurrents asiatiques (46,6%).
Les ventes du japonais Toyota, désormais numéro deux des ventes aux Etats-Unis, ont pourtant baissé de 3,5% à 152.165 véhicules aux Etats-Unis en octobre sur un an.
Celles des coréens Hyundai et Kia ont bondi de respectivement 49% à 31.005 unités, avec une progression constante de sa part de marché depuis 10 mois, et de 45,3% sur un an à 22.490 unités.
La part de marché des constructeurs européens se porte à 8,8%.
D'après Edmunds.com, les ventes totales de véhicules aux Etats-Unis au mois d'octobre ont atteint 10,46 millions d'unités en rythme annualisé, encore en-dessous des 10,82 millions enregistrés en octobre 2008, mais un peu mieux que prévu initialement (10,35 millions).
Les ventes de l'industrie automobile américaine restent très en-dessous de leurs moyennes habituelles: entre 1996 et 2007, elles sont rarement tombées sous le seuil de 15 millions par an.