La première banque suisse UBS a annoncé mardi avoir réduit les pertes au troisième trimestre, mais n'a toujours pas réussi à juguler les reflux d'argent nouveau, une annonce qui n'a pas rassuré les investisseurs.
L'établissement financier zurichois, l'un des plus touchés au monde par la crise financière, peine à se relever, même s'il a ramené au troisième trimestre sa perte nette à 564 millions de francs suisses (373 millions d'euros), contre 1,4 milliard le trimestre précédent.
Le numéro deux mondial de la gestion de fortune a fait moins bien que les prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP, qui tablaient en moyenne sur une perte de 479 millions.
La banque a subi l'impact d'une charge comptable totale de 2,2 milliards sur la période, en raison notamment de charges sur ses propres crédits, de la vente d'UBS Pactual et de la conversion des obligations émises par la Confédération.
Plus grave, les reflux d'argent nouveau ont atteint 36,7 milliards sur la période, contre 39,5 milliards au deuxième trimestre, a précisé la banque dans un communiqué.
Là aussi, UBS reste bien en deçà des estimations des analystes, qui s'attendaient à des reflux limités à 16,4 milliards.
A la Bourse suisse, ces annonces n'ont pas rassuré les investisseurs et le titre reculait de 4,96% à 16,49 francs suisses, dans un marché en retrait de 1,25% à 08H52 GMT.
Pour les analystes de la banque Wegelin, ces chiffres "sont à première vue décevants, principalement l'évolution négative de l'argent nouveau et le manque d'optimisme" quant aux perspectives.
"D'autres dépréciations d'actifs dans la banque d'affaires devraient effrayer les investisseurs", ont-ils ajouté dans une note, tout en soulignant l'évolution à la hausse du ratio tier 1 de la banque.
Ce dernier s'est en effet amélioré de 1,3 point de pourcentage à 15%, reflétant un retour à la solidité financière de l'établissement.
"Les mesures prises par la direction produisent des résultats visibles et nous continuons d'accorder une importance particulière à la réduction des risques et au maintien de notre assise financière", a estimé le directeur général Oswald Grübel, cité dans le communiqué.
Le nouveau patron d'UBS prévoit ainsi "de progresser au cours des prochains trimestres, notamment en 2010", sans pour autant évoquer un retour au bénéfice maintes fois repoussé.
L'établissement reste également prudent quant à un retour à la normale sur le front de l'argent nouveau.
"Nous ne voyons pas pour l'heure un retour rapide à des entrées d'argent nouveau", a prévenu le directeur financier John Cryan, lors d'une conférence de presse téléphonique.
La banque souffre ainsi toujours de "problèmes de réputation" après ses démêlés judiciaires aux Etats-Unis, a concédé M. Cryan, pour qui la crise économique ne devrait pas aider à rétablir la situation.